Nouvel accord de défense entre la France et Djibouti

En février 2008, au cours d’un déplacement en Afrique du Sud, le président Sarkozy avait annoncé que la France allait revoir l’ensemble des accords de défense la liant avec ses anciennes colonies du continent africain.

Par le passé, ces accords, qui contenaient des clauses secrètes, furent critiqués car ils servaient de cadre à des interventions françaises pour rétablir et maintenir l’ordre dans certains pays, ce qui permettait aux dirigeants contestés de conserver le pouvoir, ce qui pouvait arranger Paris selon ses intérêts.

Désormais, cette époque semble révolue. En effet, la nouvelle politique de la France en matière de défense sur le continent africain vise à développer des pôles de coopération régionaux, via l’Union africaine. Et il n’est plus question de clauses secrètes pour les accords renégociés.

C’est donc dans ce contexte que la France et Djibouti ont revu leur accord de défense, adopté en 1977. Un nouveau traité de coopération en matière de défense a ainsi été signé, le 21 décembre à Paris, par le président Sarkozy et son homologue djiboutien, Ismaël Omar Guelleh.

Selon l’Elysée, ce texte précise « les facilités opérationnelles accordées à nos forces stationnées » à Djibouti et « démontre l’attachement » des deux pays « à une coopération étroite en matière de sécurité ». Le communiqué de la présidence souligne en outre que « la France est fermement attachée à l’indépendance et l’intégrité territoriale de la République de Djibouti, stratégiquement située au coeur d’une zone fragile ».

L’on ignore si cet accord, qui sera soumis au Parlement, peut impliquer une intervention française dans le cas d’une agression extérieure de Djibouti, comme cela avait été le cas en juin 2008 lors d’une incursion de militaires érythréen à Ras Doumeira, une zone stratégique djiboutienne située sur le détroit de Ban el-Mandeb.

Cela étant, Djibouti reste le pays africain où les forces françaises prépositionnées sur le continent sont les plus nombreuses, même après le départ de la 13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère (DBLE), redéployée en partie aux Emirats arabes unies.

Fort de 2.000 hommes, le contingent français est composé par le 5ème Régiment Interarmes Outre-Mer (RIAOM), un détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), avec 4 hélicoptères Puma et 2 Gazelle, la base aérienne 188, qui met en oeuvre 7 Mirage 2000, 1 C160 Transall et 2 Puma, un bâtiment de débarquement d’infanterie et de char (EDIC Dague) ainsi que 2 chalands de transport de matériel et l’hôpital médico-chirurgical Bouffard. Enfin, les Forces française de Djibouti arment le Centre d’entraînement au combat et d’aguerrissement (CECAD), qui accueille des unités pemanentes ou en mission temporaire.

De par sa situation géographique, Djibouti a une importance stratégique. Situé entre la mer Rouge et le golfe d’Aden, par où transite 30% du trafic pétrolier, ce territoire est un point d’appui pour lutter contre la piraterie maritime qui sévit dans la région et permet d’avoir un oeil sur ce qui se passe en Somalie, pays en proie à une guerre civile menée par des milices islamistes. Et, en face, l’on trouve le Yémen, qui, également destabilisé par plusieurs crises, sert de refuge à al-Qaïda dans la péninsule arabique, qui est sans doute le groupe terroriste le plus dangereux actuellement.

Outre la France, les Etats-Unis et le Japon ont également une présence militaire à Djibouti. Les militaires japonais y ont en effet ouvert une base en 2011, laquelle accueille un état-major et des avions de patrouille maritime, afin de lutter contre la piraterie.

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