Compagnon de la Libération et ancien du groupe Lorraine, René Bauden s’est éteint à l’âge de 93 ans

Après les décès de Pierre Deshayes et du général Henri de Bordas, un autre compagnon de la Libération vient de mourir, le 30 octobre dernier. Ancien des Forces aériennes françaises libres et du groupe de bombardement Lorraine, René Bauden s’est éteint à l’âge de 93 ans, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie).

Né le 16 juillet 1918 à Watten (Nord), René Bauden est employé par la Poste avant de partir effectuer son service militaire dans l’armée de l’Air lorsqu’eclate la Seconde Guerre Mondiale. Affecté au Levant, en décembre 1939, il devient sergent mécanicien avant de rejoindre Damas.

N’acceptant pas l’armistice qui met un terme à la Campagne de France de mai-juin 1940, il veut continuer le combat. Avec un groupe constitué autour de l’adjudant-chef Cornez, il rejoint les lignes britanniques en Transjordanie.

Quelques jours plus tard, il est incoporé dans la Royal Air Force à Héliopolis avant d’être affecté à la Number one french bomber flight, une petite unité française faisant partie du 8e Squadron. Après avoir suivi une formation de radio-mitrailleur, il prend alors part à plusieurs missions lors de la campagne d’Erythrée.

En mai 1941, il est intégré aux Forces aériennes françaises libres (FAFL) et rejoint le Groupe réservé de bombardement n°1. Quelques mois plus tard, cette unité deviendra le Groupe de bombardement Lorraine et le N°342 Squadron lorsqu’il sera intégré à la RAF.

En décembre de la même année, alors qu’il est en mission à bord d’un bombardier Blenheim au-dessus de la Libye, il abat l’un des Messerschmitt 109 qui attaquaient son avion, alors piloté par le capitaine Yves Ezanno.

De retour en Grande-Bretagne, il est promu sergent-chef. Avec le Groupe de bombardement Lorraine, il effectue une quarantaine de missions au-dessus de la France occupée et de l’Allemagne. Il côtoie alors l’écrivain Romain Gary et le futur président du Conseil, Pierre Mendès-France, tous les deux affectés dans le même escadron. Grâce à sa maîtrise et son courage, René Bauden obtient plusieurs citations et les galons d’adjudant.

En février 1945, il quitte le Lorraine pour rejoindre le groupe de transport 1/15, équipé de Dakota (la version militarisée du DC-3). Il termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant.

Revenu à la vie civile, René Bauden quitte le monde de l’aéronautique pour retrouver son emploi à la Poste, qu’il conservera jusqu’à son départ en retraite, en 1978. Compagnon de la Libération, il était officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille militaire, commandeur de l’ordre national du Mérite et de la Croix de guerre 1939-45 avec cinq citations.

Le 14 juillet 2008, René Bauden s’était vu remettre la médaille d’honneur de Watten, sa ville natale. « C’est grâce à des gens comme vous que l’on peut vivre libre dans notre beau pays » déclara, à cette occasion, Daniel Deschodt, le maire.

Photo : De gauche à droite, lieutenant Romain GARY, lieutenant Bernard BERCAULT, sergent-chef René BAUDEN

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