Le Pentagone voudrait mener des raids dans les zones tribales pakistanaises

Depuis qu’il a été chassé de Kaboul en novembre 2001, le mouvement taleb afghan a trouvé refuge dans les zones tribales pakistanaises, à partir desquelles il a pu reconstituer ses forces et intensifier l’insurrection en Afghanistan à partir du printemps 2005.

Ces zones tribales pakistanaises accueillent également les responsables d’al-Qaïda, des camps d’entraînement djihadistes ainsi que d’autres mouvement insurrectionnels, comme le réseau Haqqani, très présent dans l’est de l’Afghanistan.

Le dernier rapport concernant la situation afghane, remis la semaine passée au président américain, Barack Obama, a estimé « déterminante » la coopération avec les autorités pakistanaises pour déloger les militants d’al-Qaïda ainsi que les insurgés afghans de ce sanctuaire.

Or, même si Islamabad autorise la CIA à y mener des raids aériens à l’aide de drones, a reçu des milliards de dollars de Washington au titre des opérations antiterroristes et que son armée a lancé des offensives contre le mouvement taleb pakistanais dans la vallée de Swat et le Nord-Waziristan, les insurgés afghans bénéficient d’une certaine tolérance de la part des autorités pakistanaises, soupçonnées de vouloir garder un atout dans leur manche une fois que l’Otan aura quitté l’Afghanistan.

En attendant, cette situation n’est pas sans créer quelques tensions avec le Pakistan, comme cela a été le cas en septembre dernier, après la courte incursion d’hélicoptères d’attaque, vraisemblablement américains, en territoire pakistanais, lesquels avaient poursuivi des insurgés qui venaient de commettre une attaque en Afghanistan.

Aussi, et dans ce contexte, l’information révélée par le New York Times n’est pas surprenante. En effet, selon le quotidien, des responsables militaites de haut rang voudraient voir les forces spéciales américaines mener des opérations secrètes dans les zones tribales pakistanaises, afin de d’obtenir des renseignements et de capturer des combattants radicaux. « Nous n’avons jamais été aussi près d’avoir le feu vert pour franchir la frontière » a même confié l’un d’eux au journal.

Jusqu’à présent, et outre les raids effectués par les drones (117 en 2010), la CIA emploie des groupes armés afghans pour y mener ce genre d’opérations. Le New York Times évoque ainsi l’existence d’une milice appelée Paktika Defense Force, laquelle aurait déjà mené au moins deux missions dans les zones tribales pakistanaises. Au total, l’agence américaine de renseignement disposerait de 6 unités de ce genre en Afghanistan.

Quant aux forces spéciales américaines, elles n’ont pas l’autorisation de la Maison Blanche pour accomplir le même type d’opérations en territoire pakistanais. Et l’administration Obama semble divisée sur ce point, ceux qui s’y opposent estimant que le bénéfice éventuel de ces opérations serait annihilé par une détérioration des relations avec le Pakistan. En septembre 2008, Islamabad avait vivement protesté après un raid de commandos américains sur son territoire, qui avait conduit à la neutralisation d’insurgés.

Cela étant, le vice-amiral Gregory Smith, porte-parole de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), a opposé un démenti aux informations données par le New York Times. Selon l’officier, qui a réagi par voie de communiqué, la coalition internationale ‘ »reconnaît la souveraineté de l’Aghanistan et du Pakistan pour poursuivre les insurgés et les terroristes opérant à l’intérieur de leurs frontières ».

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