Afghanistan : Des insurgés toujours actifs en Kapisa

Les militaires français de la Brigade La Fayette, engagée dans l’est de l’Afghanistan, obtiennent des résultats face à l’insurrection. Ainsi, la sécurité zone de Surobi, où le Groupement tactique interarmes (GTIA) Bison est déployé, pourrait être prochainement assumée par les forces de sécurité afghane.

Et, selon le général Pierre Chavancey, qui commande l’ensemble du dispositif, l’attitude de la population semble indiquer que les rebelles sont de moins en moins bien vus. C’est ce qu’il a en tout cas affirmé au New York Times le 13 octobre dernier, en précisant que les civils étaient particulièrement remontés contre les « insurgés étrangers ». Toujours d’après l’officier, les forces afghanes auraient accompli d’énormes progrès, ce qui autoriserait ainsi le transfert de compétence en Surobi.

En revanche, la situation est beaucoup plus tendue dans la province de Kapisa, où est déployé le GTIA Hermes, composé par le 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus ainsi que par des éléments fournis par les 1er REC, 1er REG, 3e RAMa et 35e RI.

Interrogés par le quotidien Nice Matin, deux militaires du 21e RIMa ont parlé de leur quotidien en Kapisa. Ainsi, l’un d’eux, un capitaine, a mis l’accent sur la coopération accrue des civils avec les troupes françaises. « Sans doute lassée par les combats, la population nous signale de plus en plus souvent les endroits où les insurgés ont posé des IED (ndlr, bombes artisanales). De même, quand il va se passer quelque chose, elle fait en sorte de nous le faire comprendre » a-t-il affirmé. Et le journal de préciser que les rebelles auraient été même chassés de la vallée d’Afghanya par la population.

Cela étant, l’insurrection peut se révéler toujours dangereuse en Kapisa. « Dites bien qu’il y a vraiment des contacts avec les insurgés, des actions de guerre nécessitant l’appui des hélicoptères Tigre et des blindés, que les gars se battent avec leur fusil Famas et répondent à des tirs de lance-roquettes RPG et de Kalachnikov » a précisé le second marsouin – un caporal – interrogé par Nice Matin au camp Warehouse.

Preuve que l’activité de l’insurrection ne s’est nullement éteinte en Kapisa, l’opération Hermès Medusa a été émaillée par plusieurs accrochages avec les rebelles, demandant l’appui des mortiers et des canons Caesar.

Cette mission, qui a mobilisé le 1er novembre dernier 1.000 soldat français et afghans, a consisté à réaliser des fouilles dans la vallée d’Alasay, celle-là même qui était encore interdite aux troupes de la coalition il y a encore deux ans et qui a été l’objet de l’opération Dinner Out, au cours de laquelle plusieurs postes de combat avancés (COP, Combat Outpost) ont été construits afin de reprendre pied dans cette zone.

Les fouilles et les contrôles ont été concentrés dans les environs du COP Shekut, où une unité française a relevé les soldats afghans qui y sont habituellement stationnés pour leur permettre de conduire la reconnaissance de la zone, avec l’appui des militaires du GTIA Hermes. Au final, un suspect a été arrêté, des armes et des munitions ont été saisies et un IED a été neutralisé par les sapeurs français.

Par ailleurs, l’Etat-major des armées a annoncé, le 4 novembre, l’inauguration du poste de police de Mollah Bahsro, à l’entrée de la vallée de Nijrab, toujours dans la province de Kapisa. Sa construction a été réalisée par une entreprise locale et encadrée par le Groupement des actions civilo-militaires (GIACM) et une ONG française (Afrane). Au total, 15 postes seront construits, grâce à un financement de l’Union européenne. Il s’agit en fait de remplacer les conteneurs où travaillent les policiers afghans.

Photo : Opération Hermès Medusa (c) EMA

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