L’offensive sur Kandahar retardée
Actuellement, les opérations militaires qui se déroulent dans la province de Kandahar, le bastion historique du mouvement taleb situé dans le sud de l’Afghanistan, visent à préparer le terrain pour la prochaine offensive de grande ampleur, qui devrait être décisive pour la suite des événements.
Or, selon le général américain Stanley McChrystal, le chef de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) sous commandement de l’Otan, cette offensive sur Kandahar, qui aurait dû culminer cet été, « ira plus lentement que prévu ». L’officier, qui s’est exprimé en marge de la réunion des ministres de la Défense des Etats membres de l’Alliance à Bruxelles, les 10 et 11 juin derniers, a estimé que « ce n’est pas forcément une mauvaise chose ». « Il est plus important de faire les choses bien que vite » a-t-il déclaré.
En fait, le retard évoqué pourrait être de deux à trois mois, alors qu’une grande partie des 30.000 soldats américains envoyés en renfort en Afghanistan doit être engagées dans l’offensive prévue dans la province de Kandahar.
Normalement, l’opération doit cibler trois zones : les districts de Zhari et d’Arghandab, située respectivement à l’ouest et au nord de la ville de Kandahar et la périphérie immédiate de cette dernière afin d’en contrôler l’accès.
« Nous allons d’abord nous occuper du district d’Arghandab. Et plus tard dans l’année de ceux de Zhari et de Panjwayi » a fait savoir le général Ben Hodges, le chef des troupes américaines déployées dans le sud de l’Afghanistan.
Parmi les raisons évoquées pour justifier ce report, il y a la nécessité d’attendre le déploiement d’une brigade de l’armée nationale afghane (ANA). « Même si toutes les forces armées avaient été prêtes, ça ne servirait à rien de nettoyer une zone si on n’a pas les moyens de la tenur ensuite » a souligné le général Hodges.
Enfin, il y a également les impératifs religieux : le ramadan doit en effet commencer le 11 août prochain, ce qui complique la planification des opérations.
Cela étant, ce report n’est pas une remise en cause de la stratégie élaborée pour réduire l’influence de l’insurrection. « Des jours difficiles nous attendent » a prévenu le général McChrystal, car la violence « est en hausse et elle va continuer d’augmenter, particulièrement au cours de l’été ».