Un Mirage 2000D et un Rafale ont été interceptés par des Su-27 russes au-dessus de la mer Noire

En mai dernier, après d’importants mouvements de troupes russes près de l’Ukraine, trois patrouilles constituées chacune par deux Mirage 2000D avait été interceptées par les forces aériennes russes au-dessus de la mer Noire. A priori, leur mission était de collecter des renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] grâce à la nacelle ASTAC [Analyseur de signaux tactiques] qui, conçue par Thales, permet d’établir un ordre de bataille électronique [comme la position de radars, par exemple] d’une région donnée.

De telles missions n’étaient alors pas inédites : trois mois plus tôt, deux Mirage 2000D avaient également été accompagnés par des chasseurs russes dans la même région. En outre, l’un des deux Transall C-160 Gabriel de guerre électronique fut repéré, à plusieurs reprises, au-dessus de la mer Noire.

Étant les tensions actuelles entre la Russie et l’Ukraine, marquées, là encore, par des mouvements de troupes russes considérés comme inhabituels par l’Otan, on pouvait s’attendre à l’envoi par l’armée de l’Air d’une nouvelle patrouille de Mirage 2000D dans le secteur. Et cela, au nom de la capacité autonome d’appréciation de la situation.

Et c’est ce qui vient de se produire, ce 8 décembre. Cela étant, la composition de la patrouille française envoyée au-dessus de la mer Noire aura été différente des missions précédentes.

En effet, le ministère russe de la Défense a fait savoir que, pour « identifier des cibles aériennes et empêcher la violation de la frontière russe, des chasseurs Su-27 [Flanker] du service de défense aérienne du district militaire Sud ont […] idendifié deux chasseurs tactiques Mirage 2000 et Rafale ainsi qu’un avion ravitailleur C-135 de l’armée de l’air française » et « les ont escortés au-dessus de la mer Noire ».

En outre, le communiqué a souligné que les Su-27 ont « effectué leur mission dans le strict respect des régles internationales en matière d’utilisation de l’espace aérien au-dessus eaux neutres, sans traverser de routes aériennes et sans rapprochement dangereux avec des avions d’États étrangers ».

Malgré la qualité des images montrant l’interception, on arrive à distinguer la nacelle ASTAC emportée par le Mirage 2000D, lequel est armé de missiles air-air d’auto-protection Magic 2. Ce qui, a priori, n’avait pas été le cas lors des premières missions effectuées au-dessus de la mer Noire. Quant au Rafale, on devine qu’il est doté de missiles MICA en bout d’ailes.

Les missions de renseignement effectuées dans la région de la mer Noire par des appareils appartenant à des pays membres de l’Otan sont actuellement fréquentes. Alors que le Mirage 2000D et le Rafale français étaient interceptés par des Su-27 Flanker, un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy y a été repéré, à en juger par les données de suivi du trafic aérien.

Pour rappel, le 6 décembre, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne ont partagé leur « analyse des tensions entre la Russie et l’Ukraine » et « exprimé leur détermination à ce que la souveraineté de celle-ci soit respectée et dit leur engagement à agir pour maintenir la paix et la sécurité en Europe ».

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