Soframe tiendrait la corde pour l’appel d’offres sur les blindés de la Gendarmerie [MàJ]

Le 13 octobre, le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il allait acquérir 26 voitures Alpine 110 Pure au profit des équipes d’intervention rapide de la Gendarmerie nationale. Mais un autre dossier; dont l’issue est très attendue, concerne le renouvellement des Véhicules blindés à roues de la gendarmerie [VBRG], utilisés pour le maintien de l’ordre, essentiellement en Métropole.

Dans leur rapport sur l’avenir de la base industrielle et technologique de défense [BITD], rendu en juillet 2020, les députés Jean-Louis Thiérot et Benjamin Griveaux défendirent l’idée de lancer une procédure afin de remplacer – enfin – ces VBRG, mis en service en 1974.

Jusqu’alors, le manque de crédits avait été systématiquement avancé pour repousser cette opération. De même que l’absence, sur le marché, de véhicules susceptibles de correspondre aux besoins de la Gendarmerie mobile. En effet, il était alors avancé qu’il fallait un moteur placé à l’arrière du blindé afin que celui-ci pût déblayer des voies entravées par des barricades avec une lame fixée à l’avant.

Aussi, des solutions visant à prolonger la durée de vie opérationnelle de ces VBRG furent mises en avant… Mais aucune ne fut pleinement satisfaisante. En outre, l’intense utilisation de ces véhicules lors des derniers conflits sociaux accéléra leur usure. Et donc le coût de leur entretien.

Finalement, la proposition des députés se concrétisa en décembre 2020, avec le lancement d’un appel d’offres portant sur l’acquisition de 90 nouveaux blindés. Et, la Gendarmerie disposant de 20 VAB [véhicules de l’avant blindé] cédés par l’armée de Terre, son directeur [DGGN], le général Christian Rodriguez, estima qu’il n’était pas nécessaire d’équiper ces futurs véhicules d’une lame…

Devant les députés, le 6 octobre, le DGGN indiqua que les offres remises par les industriels intéressés par ce marché avaient été ouvertes. Tout en se gardant de donner la moindre indication sur le nom du vainqueur, il se dit « assez confiant sur le sujet ». Et d’ajouter : « Sauf à ce qu’on ait des recours, ce qui peut toujours arriver, l’idée c’est que l’on commence à voir arriver les premiers [blindés] dès l’année prochaine ».

Pour cet appel d’offres, deux industriels étaient considérés comme favoris, à savoir Arquus, avec le Sherpa Light, et Nexter, avec le Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] léger « Serval », en version « maintien de l’ordre ». L’hypothèse du second était sans doute la plus séduisante au regard de la commande de 978 exemplaires passée par l’armée de Terre. Mais, selon une indiscrétion de la LettreA, un troisième industriel est en passe de coiffer tout le monde sur le poteau.

En effet, Soframe, filiale du groupe Lohr [établi en Alsace], serait pressenti pour livrer à la gendarmerie 90 véhicules 4×4, probablement de type MPGV [Multi Purpose Gendarmerie Vehicle]. Cet engin de 13 tonnes a été conçu pour transporter jusqu’à 10 personnes selon les configurations.

« Le MPGV est aujourd’hui déclinable en plusieurs versions. Chaque version est elle-même confi gurable en termes d’aménagement, d’équipements selon les besoins du client et le type de mission. La flexibilité et les capacités élevées du véhicule incarnent l’esprit et le savoir-faire de Soframe », avance l’industriel.

Pouvant rouler à la vitesse maximale de 90 km/h, le MPGV, qui cultive une ressemblance avec le blindé Dingo 2 de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann, offre une protection balistique de niveau 2 [norme STANAG 4569, qui en compte six, ndlr]. Ce blindé avait été présenté par Soframe, avec un système de détection avant tir de sniper 500LR de la société CILAS, lors de l’édition 2018 du salon EuroSatory.

Photo : SOFRAME

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