Pour la première fois, un avion F-35 israélien a été repéré et photographié dans le ciel libanais

Dans un rapport annuel publié le 31 décembre dernier, l’état-major israélien a reconnu avoir frappé une cinquantaine de cibles en Syrie en 2020. Un total qui est donc venu s’ajouter aux centaines de raids menés en territoire syrien depuis 2011, notamment contre les milices chiites inféodées à Téhéran, comme le Hezbollah libanais, et l’unité al-Qods des Gardiens de la révolution iranien.

Et, en ce début d’année, le rythme des raids israéliens en Syrie s’est apparemment intensifié. Et certains d’entre-eux ont été particulièrement meurtrier, comme celui mené dans la nuit du 12 au 13 janvier, soit une semaine avant l’arrivée du président Biden à la Maison Blanche. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], au moins 57 combattants pro-Damas auraient été tués dans des frappes ayant visé des dépôts d’armes dans les environs de Deir ez-Zor, al-Boukamal et Mayadin.

Si l’on en croit un haut responsable du renseignement américain cité par l’Associated Press dans un dépêche datée du 13 janvier, ces frappes auraient été conduites grâce à des informations fournies par les États-Unis.

Cette intensification des frappes israéliennes en Syrie a-t-elle été motivée par la perspective de l’alternance politique à Washington? Ministre israélien des Implantations, Tzachi Hagegbi, l’a laissé entendre, en affirmant que le « plus important était de convaincre la nouvelle administration américaine de ne pas répéter les erreurs de celle du président Obama, à savoir apaiser les Iraniens » car cela « n’a fait qu’accroître l’agressivité et la défiance des Iraniens. »

Quoi qu’il en soit, en attendant de savoir ce que fera désormais la diplomatie américaine sous l’ère Biden, l’activité de la force aérienne israélienne reste toujours élevée, avec des violations régulières de l’espace aérien libanais.

« Le survol du Liban par l’aviation israélienne semble s’être intensifié depuis plusieurs semaines. Le bruit des drones et des avions israéliens, plus courant dans les régions du sud du Liban, s’invite désormais dans le quotidien des habitants de Beyrouth et du Mont-Liban », a ainsi récemment noté le quotidien libanais « L’Orient-Le jour ».

A priori, l’objectif d’une partie de ces vols est de surveiller les positions du Hezbollah dans le nord de la Békaa, dans la banlieue de Beyrouth et au Liban-Sud. Généralement, ils sont effectués par des drones, des F-16 et des F-15. Mais il arrive que des F-35I « Adir » soient de la partie.

En effet, s’il est dit « furtif » car ayant la capacité de ne pas se faire repérer par les radars, cet appareil n’est pas invisible… Le 25 janvier, l’un d’eux a ainsi été photographié alors qu’il volait à basse altitude au-dessus du Liban. C’est la première fois qu’un F-35I s’est ainsi fait surprendre lors d’une mission. Les images ont ensuite été publiées sur les réseaux sociaux par un journaliste d’al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah… À noter que ce dernier a confondu le F-35 isralien avec un… F-15.

Pour rappel, la force aérienne israélienne a mis ses premiers F-35I en service en décembre 2017. Depuis, il a été avancé que ces avions ont été engagés à plusieurs reprises au-dessus de la Syrie, dont la défense a supposément été renforcée par la Russie, après l’affaire d’un avion de renseignement Il-20 « Coot » abattu par erreur.

« Nous faisons voler le F-35 dans tout le Proche-Orient et nous avons déjà attaqué deux fois sur deux fronts différents », avait assuré le général Amikam Norkin, alors chef d’état-major de la force aérienne israélienne, en mai 2018.

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