Un bureau d’études russe dévoile le concept d’un nouveau type de porte-avions

En décembre, un responsable de l’industrie russe de l’armement a assuré que le porte-avions « Amiral Kouznetsov » reprendrait la mer en 2022 pour des essais, après un chantier de modernisation mouvementé puisqu’il a été marqué par la chute d’une grue sur le pont d’envol, suivie, un an plus tard, par un incendie à bord.

Seulement, selon à en juger par des photographies du chantier récemment publiées via Instagram, il semblerait que les travaux n’aient guère progressé depuis un an. C’est en tout cas la conclusion à laquelle est arrivé le Centre for Analysis of Strategies and Technologies [CAST], un groupe de réflexion russe spécialisé dans l’armement.

Quoi qu’il en soit, pour la marine russe, l’aviation de combat embarquée n’a jamais vraiment été une priorité, même du temps de l’Union soviétique. D’ailleurs, selon des propos tenus en 2018 à l’agence TASS par le major-général Igor Kohzin, alors chef de l’aviation navale russe, il était question de mettre l’accent sur l’acquisition d’avions Su-30SM, qui ne peuvent opérer que depuis la terre, aux dépens de la modernisation des chasseurs embarqués Su-33 et MiG-29K[UB]R.

Ce qui suggérait que le projet de construire un nouveau porte-avions, comme celui, ambitieux, issu du projet « 3000E Shtorm », allait être une nouvelle fois remis aux calendes grecques.

Cependant, cela n’empêche pas les bureaux d’études russes d’imaginer des concepts de nouveaux porte-avions. C’est d’ailleurs ce que vient de faire le « Nevsky Design Bureau« , filiale du conglomérat United Shipbuilding Corporation.

En effet, le 18 janvier, ce bureau d’étude, à l’origne de nombreux navires en service au sein de marine russe, a dévoilé le concept de porte-avions UMK « Varan », dont l’originalité par rapport aux précédents navires de ce type mis en oeuvre par la marine russe, est qu’il est en configuration CATOBAR [Catapult Assisted Take-Off But Arrested], c’est à dire doté de catapultes et de brins d’arrêt. Pour rappel, les avions décollent de l’Amiral Kouznetsov grâce à un plan incliné [configuration STOBAR].

Il n’est pas précisé s’il s’agira de catapultes à vapeur ou électromagnétiques [EMALS]. Mais dans un cas comme dans l’autre, l’industrie navale russe n’a actuellement pas les compétences pour les produire. À moins de bénéficier d’un transfert de technologie de la part de la Chine, dont le troisième porte-avions sera en configuration CATOBAR.

Sans entrer dans les détails, le Nevsky Design Bureau a précisé que cet UMK « Varan » aurait un « degré élevé d’automatisation », avec la « possibilité d’utiliser des systèmes robotisés ». Il pourrait transporter 24 chasseurs embarqués, six hélicoptères et jusqu’à 20 drones, dont on ignore s’ils seraient à voilure fixe ou tournante. Rien n’a été dit au sujet de la capacité de guet aérien embarqué.

Dans le premier cas, il faudrait du temps à la marine russe pour s’approprier une telle capacité : à ce jour, seul le démonstrateur de drone de combat américain X-47B a pu opérer à bord d’un porte-avions.

Quant aux caractéristiques générales, l’UMK « Varan » afficherait un déplacement de 45.000 tonnes pour une longueur de 250 mètres, une largeur de 65 mètres et un tirant d’eau de 9 mètres. De telles dimensions le classeraient dans la catégorie du porte-avions « Charles de Gaulle ». Quant à sa vitesse, elle serait de l’ordre de 26 noeuds.

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