Gravement endommagé par un incendie, le sous-marin nucléaire d’attaque « Perle » va être réparé

Le 12 juin dernier, alors en cale sèche à Toulon pour sa dernière Indisponibilité pour entretien et réparations [IPER], le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle était ravagé par un violent incendie s’étant déclaré dans un compartiment situé au niveau de sa proue.

Il fallut environ 14 heures aux marins-pompiers de Toulon et de Marseille, au pompiers du SDIS 83 ainsi qu’aux marins de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] et de l’École de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire [ENSM-BPN], pour éteindre les flammes.

Si le combustible, les équipements, les armes, les baies électroniques et autres câbles avaient été retirés du sous-marin avant l’incendie, la chaleur dégagée par ce dernier pouvait alors avoir gravement altéré sa coque épaisse, conçu pour résister à de fortes pressions. D’où la question de savoir si le navire pourrait ou non reprendre la mer. « Si la Perle est réparable, tout sera fait pour qu’elle le soit », avait assuré Florence Parly, la ministre des Armées.

Pour déterminer si une telle opération était envisageable, tant sur le plan technique, économique et sécuritaire, des expertises ont depuis été menées durant l’été.

Finalement, les études menées par le Service de soutien de la Flotte [SSF] de la Marine nationale et Naval Group, validées par la Direction générale de l’armement [DGA] sont arrivées à la conclusion que le SNA Perle est réparable, à condition de remplacer sa proue endommagée par celle du SNA Saphir, désarmé l’an passé. C’est en effet l’annonce faite par Mme Parly, ce 22 octobre.

« Nous pouvons réparer la Perle et nous allons la réparer. Je dis en premier lieu ‘nous pouvons’ car le chemin qui s’ouvre devant nous est long et ardu. Cette décision ne sous-estime aucune difficulté. Elle affirme une ambition et la confiance en notre ressource et nos capacités collectives. Elle sera réévaluée à chaque étape de la réparation, à l’aune des expertises et de nos exigences sur lesquelles nous ne transigerons pas », a déclaré la ministre.

Dans le détail, cette réparation, qui mobilsera 300 personnes durant six mois, consistera donc à découper la proue de la Perle, sa partie arrière étant « intacte », selon Mme Parly.

« Nous Nous allons donc souder l’arrière de la Perle avec l’avant du Saphir. […] Nous reconnecterons par la suite les liaisons intérieures, les câbles et les tuyaux. La Perle achèvera ensuite son entretien majeur au point où il avait été interrompu, le 12 juin dernier » et les éléments retirés avant l’incendie « seront réinstallés à l’issue de la réparation », a expliqué la ministre.

« C’est une opération complexe dans son ensemble que peu de pays peuvent envisager, mais que nous engageons avec confiance. Car en dépit des circonstances, chacune des étapes de cette réparation correspond à un savoir-faire éprouvé. Ce sont des technologies que Naval Group et les services de l’État connaissent et maîtrisent », a ensuite fait valoir Mme Parly.

Évidemment, le minstère des Armées sera « intransigeant » lors des essais qui seront menés avec le retour à la mer de la Perle. « Si mon objectif est bien de réparer la Perle, ma priorité est de rendre à notre pays cette capacité opérationnelle en assurant la sécurité des sous-mariniers qui partiront en mission à bord », a souligné la ministre.

« Toutes les analyses dont nous disposons montrent que cette opération est réalisable, sans obérer ni la sécurité des marins, ni la continuité de nos missions. Réparer la Perle, c’est [aussi] préserver l’indépendance de la France et c’est affirmer notre souveraineté », a-t-elle insisté.

Quant au coût de cette opération, il s’élevera à 120 millions d’euros : 50 millions seront apportés par l’assureur de Naval Group, le reste étant à la charge du ministère des Armées.

Les conséquences de cet incendie sur les capacités de la Force océanique stratégique [FOST] de la Marine devraient donc être assez limitées. Selon le Projet annuel de performances [PAP] publié par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance en annexe du projet de loi de finances initiale 2021, le dommage subi par la Perle serait « sans impact » sur la disponibilité technique opérationnelle [DTO] des SNA en 2021 étant donné que ce sous-marin était censé être en arrêt technique majeur.

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