MCO Aéronautique : Quand un drone inspecte un avion Rafale
En novembre 2019, l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] avait indiqué qu’elle venait de retenir deux solutions innovantes parmi la vingtaine proposée dans le cadre d’un appel à projets concernant le maintien en condition opérationnelle Aéronautique [MCO Aéro].
Ainsi, pour son robot semi-autonome muni de capteurs ultra-son pour détecter automatiquement d’éventuels défauts sur des piéces et générer des rapports d’inspection, la PME Roboplanet avait alors obtenu un contrat de recherche et de développement d’une durée de 12 mois, en vue d’une démonstration pour la fin 2020. Même chose pour la « jeune pousse » toulousaise Donecle, pour son drone aérien « inspecteur », qui, développé en partenariat avec Dassault Aviation et 8Tree, permet une inspection automatisée des revêtements d’aéronefs.
Lors des opérations de maintenance, il est nécessaire de vérifier le bon état de la cellule de l’aéronef immobilisé, par exemple pour détecter les impacts de foudres ou l’apparition d’éventuelle criques. Ce qui, pour un avion civil, mobilise une quinzaine de techniciens et prend une bonne journée de travail. Ce qui s’avère coûteux. Or, le drone de Donecle permet de réduire à seulement une vingtaine de minutes une telle inspection.
Selon les explications données par l’AID, le drone de Donecle, « 100% automatisé » a la capacité de mesurer « des défauts en surface [géométrie] » et de suivre « leur positionnement sur la maquette numérique de l’avion [sur des surfaces métalliques et composites]. »
Cela étant, en juin de la même année, à l’occasion du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, il avait déjà été évoqué une expérimentation, sous l’égide de la DGA, du drone d’inspection conçu par Donecle pour la maintenance des avions E3F Awacs.
« L’étape suivante consiste à réaliser une modélisation 3D de l’Awacs, qui servira de référence à la définition des profils de vol du drone et permettra, dans un second temps, de construire la référence ‘avion sain’ pour l’analyse d’image. Ce drone d’inspection permettra ainsi de réduire le temps d’inspection visuelle des avions et donc le coût du MCO. À terme, il permettra aussi de diminuer le risque pour les opérateurs et d’optimiser la disponibilité des aéronefs dans les forces », avait expliqué l’armée de l’Air.
Quoi qu’il en soit, le drone d’inspection de l’entreprise toulousaine vient de faire l’objet d’une autre expérimentation, mais, cette fois, avec des Rafale Marine.
« Dans le cadre des travaux relatifs au Big Data du Rafale standard 4, sous maîtrise d’œuvre de la DGA et en lien avec les équipes de la Marine Nationale, de Dassault Aviation et de Donecle, il a été mis en oeuvre un drone d’inspection de cellule pendant une semaine sur les Rafale Marine de la BAN de Landivisiau », a en effet indiqué la DGA, le 7 août, via Twitter.
« Il s’agit d’établir une automatisation de la détection et du suivi des éventuels dommages dans un objectif de soutien de la flotte sur le long terme », ajoute-t-elle. Et de préciser : « Ces travaux prévoient 11 autres mises en œuvre de ce drone dans les différentes implantations [de] Rafale ».
Dans le cadre des travaux #BigData du #Rafale standard 4, sous maîtrise d’œuvre DGA et en lien avec les équipes de la @MarineNationale, @Dassault_OnAir et @Donecle ont mis en œuvre un drone d’inspection de cellule pendant 1 semaine sur les Rafale Marine de la BAN de Landivisiau pic.twitter.com/gbE3L8AMPb
— Direction générale de l'armement (@DGA) August 7, 2020
Pour rappel, le standard F4 du Rafale disposera d’un nouveau système de pronostic et d’aide au diagnostic introduisant des capacités de maintenance prédictive. Et il est question de développer d’autres solutions, reposant notamment sur le Big Data et l’intelligence artificielle.
Photo : DGA
Excellent.
Plus de débrouille et de bon sens/ moins de paperasse apporteront toujours plus d’économies qu’un jeune abruti nourri aux méthodes contre-productives des « costs killers ».
On remplace aussi la pré vol par des robots pour une question de coûts horaires? C’est beau la confiance dans la technologie, mais là ça pousse le bouchon je trouve. Combien de faux négatifs avant l’accident ? Combien de faux positifs parce qu’une carlingue est soumise à de nombreuses déformations qu’un mécano appréhendera toujours mieux qu’un algorithme? Cette histoire d’IA remplaçant partout l’humain est vraiment une aberration technocratique supplémentaire dont l’emploi industriel se passerait bien. Accessoirement, un commissaire européen aliéné et corrompu doit coûter bien plus cher que quinze mécanos aguerris!
[@ L.L : en parlant technologie : je me rajoute à la liste de ceux qui râlent contre la ritournelle RGPD qui s’affiche systématiquement à CHAQUE changement de page sur le site: c’est très pénible et risque de finir par nuire à la fréquentation de votre excellent site, merci d’avance pour le remède que vous y apporterez! (je précise que je suis de la team « tout refuser »par principe: boycott de google et des réseaux sociaux, navigateur Mozilla Firefox, nettoyage des cookies assidu à chaque session, ce qui toutefois ne change rien au problème qui nous occupe ici]
La suppression systématique des cookies engendre justement des pages d’autorisation supplémentaires, puisque le site considère que vous venez pour la première fois. Mais bon, entre la peste et le choléra, j’ai choisi de faire comme vous 😉
Bonjour,
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IL existe une extension de navigateur appelée « I don’t care about cookies ».
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https://www.i-dont-care-about-cookies.eu/fr
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Je pense qu’elle devrait répondre au moins partiellement à votre problème.
Il est plus question d’épauler l’humain que de le remplacer
Et c’est pas comme si on croulait sous le nombre de mécanos dans l’armée, ça leur permettra de se consacrer à autre chose
Utile pour l’inspection des gros porteurs, un pistard avec un escabeau suffit dans le cas d’un de nos chasseurs…
pour un Su 35 faudrait voir quand même si Poutine est intéressé……….
La cellule d’un avion subit d’énormes contraintes qui peuvent provoquer des ruptures. Des fissures de matériaux par exemple
Ce drone de contrôle est tout à fait remarquable.
La France a toujours ses petites génies
Question : l’article ne dit pas si cet appareil peut détecter dans les parties non visibles de la cellule, par exemple dans les corps creux, dans les caissons
« il est nécessaire de vérifier le bon état de la cellule de l’aéronef immobilisé, par exemple pour détecter les impacts de foudres »
Voyons, M. LAGNEAU, je vous rappelle que les avions ne volent jamais à proximité d’une zone orageuse c’est trop dangereux ! Et c’est pour ça qu’il n’est absolument pas grave que le F-35 ne doivent pas s’approcher d’un orage.
Encore une fois, nous gaspillons de l’argent pour rien, et vous vous n’y connaissez rien. Pathétique….
Bon sinon c’est quand même une bonne idée, un excellent concept, dont l’application est déjà fonctionnelle. Si en plus le drone pouvait être made in France…
On a parrot comme constructeur français.
Ceci dit, ils n ont pas besoin de passer par eux, et vu le frame cela semble etre diy.
Un quad c est juste 4 moteurs 4 ESC et un contrôleur de vol.
« les avions ne volent jamais à proximité d’une zone orageuse »
Mais c’est complètement faux, et chaque année, plusieurs dizaines d’avions sont foudroyés dans le Monde, soit civils, soit militaires… Il peut arriver également qu’un avion soit obligé de percer la couche, par exemple pour atterrir, et déclenche la foudre par son seul passage… Cas d’un Mirage III de Luxeuil dans les années 60…
Fallait lire jusqu’au bout pour comprendre la phrase.
« Et c’est pour ça qu’il n’est absolument pas grave que le F-35 ne doivent pas s’approcher d’un orage. »
@ Royal Marine : vous n’avez pas du suivre certains échanges d’il y a quelques semaines: http://www.opex360.com/2020/06/26/ses-reservoirs-etant-potentiellement-vulnerables-a-la-foudre-le-f-35a-doit-se-tenir-a-lecart-des-orages/
C’était de l’ironie….ben j’ai raté mon coup visiblement !
]@Lejys
Mais non , mais non ; rien n’ est raté .
@Royal Marine a tendance à faire preuve de vivacité dès lors que l’ honneur d’ une femme est en jeu …….. euh non ……. c’ est pas tout à fait ça …………..
M’ enfin , c’ est l’ idée ! 😉
Mouais, encore la manie High tech; comme si on en avait pas assez souffert de toute cette tech qui complique plus qu’elle ne résoud !
Lol. Vous ne travaillez pas dans l industrie visiblement.
Les maquettes numériques, les geos, les shoots lasers…
Je ne vois pas en quoi on en souffre.
Vous vous êtes fan de la planche à dessin et du pied à coulisse c est ça? 🙂
Juste pour les pro F35.
Le Rafale utilise déjà un système de maintenance comme ALIS. Moins pointu que ce que Lockmart voulait mais au moins lui il marche….
Le F-35 roule, mais il ne vole pas. Au moins, cela le met à l’abri de la foudre. Enfin, quand il est dans son hangar !
@ Nenel
Second degré « on »
Comment et pourquoi être jaloux d’un avion qui est aussi hors de propos pour nos forces et cher pour nos moyens ?
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On a notre Rafale national et même si les trolls, animaux qui se distinguent par leur poil l’haineux le conchient, il fait le boulot et tient l’argent du coût fly away et de la MCO entre nos frontières bien poreuses.
Donc inutile de s’abaisser aux batailles de chiffres : l’idiot utile F35 ne tuera que les budgets des armées qui s’en servent…
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Même si il devrait faire beaucoup plus et pour moins cher.
Bonne journée.
HS: Mr Lagneau votre article est sur Google news. Première fois que je vous vois apparaître sur ce fil d’info. Bravo à vous.
@ zouzoliver,
Merci 🙂
Même si OPEX360 le mérterait bien mieux que des tas d’articles inutiles, il n’en est rien hélas. C’est parce que Google vous a profilé (cookie, adresse IP, conservation de vos liens, etc.) qu’il vous « propose spontanément » ce que vous préférez.
Quand c’est gratuit, c’est le client la cible. Touché coulé !
Pour être plus précis, lorsque c’est gratuit ce sont les données du client la cible.
Utiliser un drone pour effectuer une inspection visuelle d’un Rafale marine, ça fait le buzz et ça fait moderne, mais on peut se poser des questions sur l’efficacité de la chose et son utilité profonde.
Il vaudrait mieux, de façon classique, plus discrète ùais plus efficace, finir par résoudre un problème technique récurrent de cet avion, qui perduret et qui perdure encore depuis le début, et qui perturbe très régulièrement l’emploi opérationnel de l’appareil : je parle évidemment de la sempiternelle panne de transfert carburant, ou tout du moins de la récurrente problématique de ce système :elle est apparue encore au moins trois fois au cours des 10 derniers jours, pour ne prendre qu’un exemple très récent.
Cette question avait déjà été signalée plusieurs fois par un des anciens commentateurs sur ce site, avant qu’il ne disparaisse sous les huées habituelles des sachants en pantoufles
Encore une fois, 2 problèmes totalement différents sont comparé pour justifier ou non de l’utilité de l’implication.
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Ce n’est pas comme si cette solution avait été retenu au détriment du problème que vous citez…
Cette manière de comparer les choses trop simpliste crée beaucoup de problèmes également…
Les temps changent. il fut une époque où l’on parlait des ennuis techniques entre collègues, très rarement en famille et ou avec des amis. Il faut dire que cela soulage et permet d’évacuer la colère de l’impuissant devant les forces du mal, en l’occurrence le constructeur. Étaler les faiblesses d’un matériel censé défendre les français, dans ce blog infestés de trolls en tous genres ne fera pas avancer la machine. Par contre, proposer à votre niveau une amélioration concrète serait peut-être mieux à moins que cela ne ce soit impossible. Signé : un sachant en pantoufles !
La détection des criques de fatigue a l’œil nu n’est pas toujours aisée depuis le sol sur un avion. Je crois que cela peut être intéressant, particulièrement si on arrive à équiper ce drone d’une camera permettant de sonder la structure non seulement dans sa géométrie mais également dans sa profondeur.
Bien et je suis censé m’extasier devant quoi ?
Haha, en effet, on a l’impression que certains découvrent le DRONE et ses differents usages, il était temps. 🙂
pas confondre un outil permettant de faire un relevé rapide et détaillé avec l’expertise d’un mécano.
le drone n’est la que pour accélérer et mettre en exergue tout problème éventuel et permettre aux mécanos de se concentrer dessus.
il ne remplace pas les mécanos, il les décharge pour qu’ils puissent se concentrer sur les points ou leur expertise est nécessaire.
ce n’est qu’un outil, et comme tel, il aura ses faiblesses et ses points forts..
A savoir. A la RATP, la solution est à l’étude et est expérimentée depuis des années pour inspecter les ouvrages d’art aériens et sonder les faiblesses éventuelles des viaducs des lignes aériennes. Dans les tunnels par contre, il y a un problème de taille. L’air qui y circule en permanence y agit comme un courant dans une rivière et il est difficile d’avoir de la stabilité le long des parois, que l’on balise ou non les tunnels (ce qui aurait un coût non négligeable) pour guider les drones.
Le problème, c’est que pour avoir une expertise il faut avoir fait ce que fait le drone. A partir du moment où vous remplacez cette expérience, vous supprimez egalement l’expertise du mecano.
Pour l’instant, le drone reste un outil soumis à l’intelligence et au savoir technique de son opérateur. Parce qu’il y a une analyse ensuite, faite avec des neurones. Après, bien sûr, il ne faut pas que cet opérateur oublie qu’il n’est pas qu’un gugusse qui ne sait QUE mettre en oeuvre un drone…