Les commandos de Barkhane ont harcelé les jihadistes dans le Gourma malien

Depuis le 13 janvier et le sommet de Pau, où il fut décidé de concentrer les efforts de Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel sur le Liptako-Gourma, soit la région dite des trois frontières, car située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, les commandos français ont enchaîné les opérations de longue durée dans les sables sahéliens.

La dernière en date a été menée entre les 9 et 17 mai, dans le Gourma, par le sous-groupement de commandos parachutistes [SGCP] de Barkhane, avec l’appui des hélicoptères et du sous-groupement commando montagne [SGCM] du Groupement tactique désert aérocombat [GTD-A].

Cette opération, supervisée par le poste de commandement interarmées de théâtre [PCIAT] de N’Djamena et conduite par la cellule tactique du SGCP sur le terrain, a consisté à « harceler » les groupes armés terroristes [GAT] présents dans la région, via des reconnaissances sur plusieurs centaines de kilomètres et la mise en place d’embuscades près des zones servant de refuges aux jihadistes.

« Les infiltrations de nuit ont été particulièrement efficaces pour tromper la vigilance des GAT et ont ainsi permis au SGCP de surprendre l’ennemi à plusieurs reprises », explique l’État-major des armées, via un communiqué diffusé ce 28 mai. En outre, les commandos ont utilisé des mini-drones pour détecter et faciliter la neutralisation des terroristes.

« L’excellente complémentarité de différentes capacités est un facteur de succès important sur ce type d’opération », fait d’ailleurs valoir le capitaine Frédéric, chef de la cellule tactique du SGCP.

Lors de cette opération, les commandos parachutistes ont été appuyés par des hélicoptères Tigre et leurs camarades du sous-groupement commando de montagne. Après une fouille réalisée par ces derniers, le SGCP « a profité de la désorganisation de l’ennemi pour mener une reconnaissance de sa zone d’action et a découvert ainsi plusieurs plots logistiques, dont le matériel a été saisi ou détruit sur place », relate l’EMA.

Au total, « plusieurs terroristes » ont été « neutralisés » [l’EMA se refuse tojours à donner un bilan précis des pertes infligées aux GAT] et « plus d’une vingtaine de motos, d’armement et de munitions, ainsi que de nombreux moyens de transmissions et du matériel militaire » ont été détruits.

En étant « souples, félins et manoeuvriers », les commandos parachutistes sont donc allés chercher les jihadistes dans leurs refuges. « Les facteurs de succès de cette mission résident dans la rusticité et le très bon niveau de préparation des commandos, la complémentarité des moyens alloués et la bonne intégration des renforts », souligne le chef de la cellule tactique du SGCP.

Durant cette opération, les commandos parachutistes ont parcouru près de 800 km hors-pistes, le tout avec une empreinte logistique la plus faible possible. Ce qui a toutefois nécessité plusieurs ravitaillements par air effecutés par les hélicoptères du GTD-A. Évidemment, de telles missions sont exigeantes, aussi bien pour les organismes que les véhicules, lesquels ont été très sollicités par l’abrasivité du terrain. Au point qu’ils ont dû immédiatement être remis en condition dès leur retour à Gao.

Photo : EMA

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]