La Royal Navy a déployé les grands moyens pour suivre un groupe naval russe dans la Manche et en mer du Nord

Les eaux de la Manche et de la mer du Nord sont actuellement très fréquentées par les navires militaires. Outre la présence du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, dont le groupe aérien embarqué a enchaîné les interactions avec les forces aériennes des pays alliés, et celle des bâtiments du Standing NATO Maritime Group 1 [SNMG/Otan], une importante formation russe a fait l’objet d’une surveillance « rapprochée » de la part de la Royal Navy.

En effet, via un communiqué publié le 26 mars, la marine britannique a indiqué qu’elle avait mobilisé pas moins de neuf navires pour suivre les mouvements d’un groupe naval russe qui, composé de trois corvettes [de la classe Steregouchtchi], de deux navires de débarquement de classe Ropucha, de deux frégates de type « Amiral Grigorovich » et de plusieurs bateaux auxiliaires et de soutien, naviguait au large du Royaume-Uni.

Dans le détail, la Royal Navy a mobilisé, de son côté, les frégates de type 23 HMS Kent, HMS Sutherland, HMS Argyll et HMS Richmond ainsi que les patrouilleurs HMS Tyne et HMS Mersey. Ces unités étaient soutenues par les navires auxiliaires RFA Tidespring et RFA Tideforce. Même le navire hydrographique HMS Echo a été sollicité. Ces différents bâtiments ont été engagés dans « une une opération de grande échelle avec le soutien des alliés de l’Otan », a précisé l’état-major britannique.

Étant donné que son format actuel, jugé insuffisant, donne régulièrement matière à débat, la Royal a sans doute dû mobiliser tout ce qui pouvait flotter pour cette opération…

Des hélicoptères Merlin et Wildcat des 814 et 815 « Naval Air Squadrons » ont également été sollicités pour tenir à l’oeil la formation navale russe.

« L’hélicoptère Merlin de la frégate basée à Devonport [le HMS Sutherland, ndlr] a effectué un certain nombre de sorties de collecte de renseignements au-dessus des navires russes lorsqu’ils ont traversé la Manche », a expliqué la Royal Navy.

Dans son communiqué, cette dernière évoque des « niveaux d’activité inhabituellement élevés dans la Manche et en mer du Nord » pour la marine russe. L’automne dernier, il avait été rapporté que cette dernière avait mené sa plus vaste opération sous-marine depuis la fin de la Guerre Froide dans l’Atlantique-Nord

Quoi qu’il en soit, le déploiement des navires russes dans le secteur devait être prévu depuis longtemps, dans la mesure où devaient s’y dérouler d’importants exercices, comme Cold Response et Frisian Flag. Or, ils ont été annulés [ou fortement réduits] à cause de l’épidémie de Covid-19.

À lire son communiqué, on devine que la Royal Navy a fort peu goûté la visite des navires russes près des eaux dont elle a la garde, étant donné qu’elle se prépare à apporter son soutien au système de santé britannique [le NHS] face à au Covid-19.

« Alors que les forces armées aident le NHS à sauver des vies au Royaume-Uni, il est essentiel que la Marine continue de s’acquitter des tâches que nous avons toujours effectuées pour assurer la sécurité de la Grande-Bretagne », a commenté le lieutenant Nick Ward, du HMS Tyne.

Photo : Le patrouilleur HMS Tyne surveille une corvette russe de type Steregouchtchi (c) Royal Navy

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