Coronavirus : Aucun des aviateurs de l’escadron Estérel ayant rapatrié des Français de Chine n’a été contaminé

Étant donné que le coronavirus Covid-19 est apparu dans la ville chinoise de Wuhan, la France a décidé de rapatrier ses ressortissants qui s’y trouvaient en envoyant sur place, le 31 janvier, un Airbus A-340 de l’Escadron 3/60 Estérel, basé à Creil [mais dont les avions sont localisés à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle].

Or, comme le département de l’Oise est, depuis, devenu le principal foyer de contagion du Covid-19, avec 47 cas [au 2 mars], dont un mortel [un professeur de Crépy-en-Valois, ndlr], certains articles de presse et commentaires sur les réseaux sociaux ont fait le rapprochement avec la mission de l’escadron Esterel. D’autant plus que plusieurs personnes, civils et militaires, travaillant à la base aérienne 110 de Creil, ont été contaminées.

Ainsi, le 28 février, le quotidien Le Parisien a affirmé, « selon ses informations », le patient zéro, c’est à dire celui est à l’origine d’une épidémie, serait un « membre de la mission militaire qui a participé aux opérations de rapatriement de Français en Chine. » Et d’ajouter : « C’est lui qui aurait transmis le virus au patient civil hospitalisé à Amiens ainsi qu’à une proche, qui, elle-même, aurait contaminé le professeur de Crépy-en-Valois [Oise], qui a succombé mardi au coronavirus. »

Pourtant, lors d’un point presse sur l’évolution de l’épidémie, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a démenti cette information. « La piste d’un vol de retour de Wuhan et contaminant doit être abandonnée », a-t-il dit. « Ce vol n’avait à bord aucun passager positif […], toutes les personnes avaient été testées à deux reprises et les équipes à bord avaient été protégées et surveillées pendant quatorze jours », a-t-il ajouté.

Ce 3 mars, le ministère des Armées a apporté des précisions, en appelant à faire attention « aux fausses informations ».

Ainsi, affirme-t-il, les aviateurs de l’Estérel ayant participé à la mission du 31 janvier dernier à Wuhan étaient équipés de masques de type FFP2, « offrant un très haut niveau de filtration, habituellement destinés au personnel de soin. » En outre, à aucun moment ils n’ont posé un pied en Chine puisqu’ils sont restés à bord de l’A-340 pour accueillir les 193 ressortissants français qu’ils avaient à rapatrier. Et ces derniers étaient tous « asymptomatiques » et donc autorisés à embarquer après contrôle médical effectué par des équipes spécialisées du ministère de la Santé.

Une fois revenus en France, les aviateurs de l’Estérel ont passé 14 jours à leur domicile, dans le cadre d’un « protocole de surveillance », ayant consisté à deux prises de température par jour. Aucun d’entre eux n’a présenté le moindre signe d’une contamination par le Covid-19.

Certes, admet le ministère des Armées, une membre de l’équipage de l’A-340 et son conjoint ont donné lieu à des « incertitudes » dans la mesure où ils ont été « potentiellement » en contact avec un employé civil de la BA 110 affecté par le coronavirus et actuellement hospitalisé. « Tous deux ont été testés et sont négatifs. Une précaution qui confirmait un constat : aucun des personnels militaires ayant participé à la mission de rapatriement entre Wuhan et Istres ne présente des symptômes du Coronavirus », assure-t-il.

Quant aux 193 ressortissants français ayant pris place à bord de l’Airbus de l’Estérel, ils ont été mis en « quarantaine » pendant deux semaines dans un centre de vacances de Carry-le-Rouet [Bouches-du-Rhône]. Tous ont été autorisés à reprendre leurs activités, les tests biologiques qu’ils ont subis ayant été négatifs.

« Aucun des passagers n’était donc malade et l’enquête épidémiologique en cours […] a conclu qu’il n’y avait aucun lien entre le vol de retour de Wuhan et le ‘patient 0’ de l’Oise », résume donc le ministère des Armées, qui en profite également pour tordre le cou à une rumeur lancée via les réseaux sociaux. Rumeur qui faisait le lien entre le décès du professeur de Crépy-en Valois et la mission à Wuhan.

« Aucun personnel de l’Estérel ayant participé au rapatriement de ressortissants français entre Wuhan et Istres n’a donné de conférence ni au collège ni au lycée de Crépy-en-Valois au cours du mois de février », a-t-il affirmé.

Reste que, au regard du nombre de cas constatés à Creil, des mesures spécifiques ont été prises, comme la suspension de toutes les activités collectives et autre stages ainsi que les liaisons avec d’autres emprises militaires. « Tous les personnels devant partir en opération prochainement sous soumis à un protocole de confinement de 14 jours. Des mesures ont également été prises pour limiter l’activité au minimum de personnel nécessaire, afin de limiter les effectifs présents sur la base où en temps normal travaillent 2500 personnels », précise le ministère des Armées.

Par ailleurs, ce dernier dit appliquer sur toutes ses bases et casernes les recommandations du ministère des Solidarités et de la Santé. Enfin, pour assurer la continuité des missions et des opérations, des mesures complémentaires ont été adoptés, comme le « contrôle préalable des personnels embarquant sur des bâtiments de la Marine nationale ou la limitation des déplacements à l’étranger vers les zones à risques. »

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