La base aérienne de Creil affectée par le coronavirus Covid-19
Selon les chiffres communiqués le 27 février par le ministère de la Solidarité et de la Santé, le nombre de personnes contaminées, en France, par le coronavirus Covid-19, apparu en Chine en janvier dernier, s’établit désormais à 38. Ce chiffre a pratiquement doublé en l’espace de 24 heures, 20 nouveaux cas ayant été détectés par les services sanitaires. Sur ces 38 cas avérés, deux patients sont décédés à Paris, 12 ont été guéris et 24 autres restent hospitalisés.
Et la Picardie est l’une des régions les plus affectées, avec 12 cas identifiés dans l’Oise. En outre, l’un des deux malades décédés était originaire de ce département. Or, ce professeur de technologie âgé de 60 ans, mort dans la nuit du 25 au 26 février à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris alors qu’il était déjà affaibli par une autre pathologie, ne revenait pas d’un pays où sévit actuellement l’épidémie de Covid-19. Aussi, il s’agit de trouver, aussi vite que possible, le « patient zéro », c’est à dire la personne susceptible d’avoir contaminé cet enseignant.
Parmi les cas constatés dans l’Oise figure celui d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années. Hospitalisé à Amiens « dans une situation clinique grave […] en réanimation », selon le ministère des Solidarités et de la Santé, il ne serait pas non plus rendu dans une zone à risque avant d’être contaminé. Seulement, de par son emploi, il a été contact avec des militaires de la base aérienne 110 de Creil, laquelle abrite notamment des unités relevant de la Direction du renseignement militaire [DRM].
Ainsi, selon le ministère, trois patients contaminés par le Covid-19 travaillent à la base de Creil. Et deux se trouveraient actuellement dans un état « grave ».
Mais d’après le quotidien Le Monde, le Service de Santé des Armées [SSA] a testé tout le personnel de la base. Et il y aurait en réalité 8 cas potentiels.
« Tous ces nouveaux diagnostics ne sont pas des cas déclarés. Pour l’heure, les malades avérés de la base seraient au nombre de quatre, dont deux dans un état grave. Si tous se confirment, l’emprise militaire abriterait déjà neuf des douze cas repérés dans le département », écrit le journal, qui précise que les trajets entre Creil et l’Hexagone Balard [où sont installés les états-majors et les directions des armées] ont été « interdits ».
« Le ministère des Armées reste dans le cadre des mesures générales instaurées par le ministère de la santé, au même titre que le ministère de l’Éducation », a par ailleurs indiqué l’État-major des armées au quotidien.
Selon franceinfo, « tout semble normal devant la base » de Creil, ce 28 février. Du moins, vu de l’extérieur… Car il en irait autrement à l’intérieur. « Il y a une psychose qui s’est installée parce qu’on n’a pas plus d’information que ça », a témoigné un employé civil, qui travaille désormais avec un équipement de protection. « Nous avons des gants, des liquides pour se laver les mains et des masques », a-t-il confié à la chaîne d’informations.
Selon le ministère des Armées, la BA 110, qui n’a plus d’activités aéronautiques, conserve des « des missions opérationnelles structurantes, notamment, dans le domaine du transport stratégique » et demeure « un site défense important avec la présence de près de 2700 personnels militaires et civils. »