La 9e Brigade d’Infanterie de Marine planche sur les applications de l’impression 3D pour les combattants

On n’a sans doute pas encore fini d’explorer toutes les possibilités qu’offre l’impression 3D dans le domaine militaire. La première application évidente de cette technologie concerne le maintien en condition opérationnelle des équipements, étant donné qu’elle permet de réduire l’empreinte logistiques [avec moins de stocks] et/ou de produire des pièces qui ne sont plus fabriquées ou qui sont devenues excessivement onéreuses.

Aux États-Unis, l’US Air Force a ainsi recours à cette technologie pour fabriquer certaines pièces de ses avions de 5e génération F-22A Raptor tandis que l’US Marine Corps l’utilise pour réparer [provisoirement] ses F-35B ou bien ses chars M1A1 Abrams. En France, l’armée de Terre s’y est mise pour assurer l’entretien de ses Véhicules blindés légers [VBL], à l’issue d’une expérimentation menée par le pôle ingénierie de la 13e Base de soutien du matériel [13e BSMAT] et la Structure Intégrée du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Terrestres [SIMMT].

Évidemment, produire des pièces mécaniques par un procédé qui juxtapose couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur] pour de telles opérations exige des imprimantes 3D très élaborées.

Cela étant, des machines plus simples peuvent être utilisées dans le cadre des opérations militaires. Une imprimante 3D a ainsi été installée à bord du porte-avions Charles de Gaulle ainsi qu’à celui du porte-hélicoptères amphibie Dixmude afin de fabriquer de petites pièces nécessaires à l’entretien courant du navire. Au Sahel, les maintenanciers de la force Barkhane utilisent cette technologie dans le cadre d’une expérimentation menée par la division étude et prospective de l’école du matériel de Bourges.

Et la 9e Brigade d’Infanterie de Marine [BIMa], à l’initiative d’officiers du 2e RIMa, a lancé un « hackathon » de 48 heures visant à faire plancher marsouins, bigors et sapeurs de marine [sans oublier les « Bisons » du 126e RI] sur les solutions que l’impression 3D est susceptible d’apporter aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer sur le terrain.

Ce « Hackathon MILI 3D », qui vient de se terminer à la caserne Caserne Martin des Pallières, aura été le premier défi de l’armée de Terre dédié à l’impression 3D.

« Innovant, collaboratif et constructif, le défi place le soldat au centre du processus de création », a d’ailleurs souligné le Sirpa Terre. Et d’ajouter : « Grâce à ce challenge, l’armée de Terre offre à ses soldats une liberté d’action leur permettant d’améliorer leur mission quotidienne. En effet, les soldats sont les premiers utilisateurs de leurs matériels sur le terrain et leurs retours sont riches d’enseignements. Ils peuvent aujourd’hui transformer leurs besoins en ‘réalité’ immédiate grâce à l’impression 3D. »

Sous le regard intéressé du « Battle Lab Terre », les différentes équipes envoyées par les régiments de la 9e BIMa [soit 74 participants au total] n’ont pas chômé durant ces 48 heures : près d’une cinquantaine de projets et de solutions à des problèmes courants [fabriquer un support pour une optique, par exemple… ou un outil spécifique pour les sapeurs de marine] ont été imaginés grâce à l’impression 3D.

Pour le moment, le 2e RIMa n’a rien dit sur les solutions élaborées par les participants, qui ont rivalisé d’ingéniosité, si ce n’est qu’elles ont été « innovantes, surprenantes voire déroutantes ». Mais celles imaginées par les équipes du 6e Régiment du Génie [RG] et du 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] ont été particulièrement distinguées, au point qu’il a été impossible de les départager.

« Deux équipes terminent 1ères ex aequo : le 6e Régiment du Génie et le 11e RAMa », lit-on en effet la page Facebook du 2e RIMa.

Le général Steiger, le commandant de la 9e BIMa, a salué « l’investissement de chacun, du 1er classe au lieutenant ». Et d’ajouter : « Un champ entier des possibles s’ ouvre avec la 3D et la solution qui vaut la peine vous appartient. »

Photo : 2e RIMa

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