Au total, les États-Unis vont déployer jusqu’à 3.000 militaires en Arabie Saoudite

Après les renforts envoyés au Moyen-Orient en mai dernier, puis l’annonce de l’envoi en Arabie Saoudite d’une batterie de défense aérienne Patriot PAC-3 et de 4 radars Sentinel 3D après l’attaque de deux installations pétrolières saoudiennes en septembre, les États-Unis ont fait savoir qu’ils allaient encore muscler leur posture militaire dans la région. Et cela, au lendemain de l’attaque présumée d’un pétrolier iranien à une soixantaine de nautiques du port saoudien de Djeddah, en mer Rouge.

En effet, le 11 octobre, le Pentagone a indiqué que son chef, Mark Esper, venait d’autoriser le « déploiement de forces américaines supplémentaires » en Arabie Saoudite. « Avec les autres déploiements, cela représente 3.000 soldats supplémentaires qui ont été prolongés ou autorisés au cours du dernier mois », a-t-il ajouté.

Toujours selon le Pentagone, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, qui est aussi le ministre de la Défense du royaume, a été informé de cette décision le 11 octobre au matin. Ce renfort des effectifs américains vise à « assurer et améliorer la défense de l’Arabie saoudite », a-t-il précisé.

Plus tard, Mark Esper s’en est une nouvelle fois pris à l’Iran, en dénonçant son « attitude malveillante » ainsi que sa « campagne pour déstabiliser le Moyen-Orient et perturber l’économie mondiale ».

Pour rappel, l’Iran est accusé par les États-Unis d’être derrière le sabotage de six pétroliers qui naviguaient dans les environs du détroit d’Ormuz [4 en mai et 2 en en juin, ndlr] et l’attaque des installations pétrolières saoudiennes. Ce que les autorités iraniennes ont toujours nié jusqu’à présent. En outre, Téhéran cherche à accroître son emprise sur l’Irak, via des milices chiites [Hachd al-Chaabi] qui lui sont fidèles, et soutient la rébellion Houthis au Yémen, de même que le Hezbollah au Liban.

S’agissant du renfort américain en Arabie Saoudite, il se traduira par l’envoi d’une batterie anti-missile THAAD [Terminal High Altitude Area Defense] et le déploiement d’au moins deux escadrons d’avions de combat. Pour le moment, l’US Air Force n’a pas précisé le type des appareils qu’elle envisage de mobiliser pour cette mission.

Ce déploiement se fait dans un « but de défense de nos intérêts et de nos avoirs dans la région », a commenté le général Mark Milley, le nouveau chef d’état-major interarmées américain. Et il vise aussi à « rétablir la dissuasion vis-à-vis de l’Iran à la suite de l’attaque contre l’Arabie saoudite », a-t-il ajouté, en référence aux événements de septembre.

Il s’agit « d’envoyer ce message aux Iraniens : ‘Ne frappez pas un autre État souverain, ne menacez pas les intérêts américains et les forces américaines ou nous répondrons », a enchéri M. Esper. « Ne confondez pas notre retenue avec la faiblesse car sinon, vous le regretterez », a-t-il insisté, à l’adresse de Téhéran.

En réalité, ce déploiement américain en Arabie Saoudite était dans l’air depuis plusieurs semaines. Mais on en ignorait encore l’ampleur. En juillet, le roi Salman avait en effet donné son accord « pour accueillir des forces américaines afin d’accroître le niveau mutuel de coopération pour défendre la sécurité de la région et sa stabilité, et garantir la paix », avait fait savoir l’agence officielle SPA.

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