Le Service de santé des Armées déploie « Axone », le nouveau système d’information de ses centres médicaux

Conformément aux orientations définies dans le projet SSA 2020, le Service de Santé des Armées [SSA] a mis en oeuvre une nouvelle orientation stratégique reposant sur trois principes : le recentrage sur les missions opérationnelles avec une densification de ses structures et de ses équipes, l’ouverture vers le service public de santé et la simplification, « basé sur la délégation et la transversalité ».

Une nouvelle gouvernance du SSA a donc été mise en place, avec notamment l’installation, à Tours, de la Direction de la médecine des forces [DMF], laquelle est responsable des 17 centres médicaux des armées [CMA] restants, de trois chefferies du service de santé, du service de protection radiologique des armées [SPRA] et des directions interarmées du SSA [DIASS] avec leurs centres médicaux interarmées [CMIA].

Cette DMF porte « porte en particulier la responsabilité de la préparation à l’engagement opérationnel » de ces structures, explique le SSA. Selon un rapport du Sénat, publié en novembre 2018, cette nouvelle organisation doit garantir « aux forces armées proximité, disponibilité et compétences spécifiques, en opérations comme sur le territoire national », avec la création de « nouvelles activités de soins répondant aux besoins de la population militaire soutenue. »

Cette réorganisation doit s’accompagner du déploiement d’un nouveau système numérique d’information, appelé « Axone », en référence à la fibre nerveuse qui permet de transmettre les signaux électriques entre les neurones.

Développé par le groupe Worldline via sa filiale Santeos, sous l’égide de la Direction des Systèmes d’Information et du Numérique [DSIN] du SSA, Axone est une plateforme numérique nationale de « suivi des dossiers patients des forces armées », par ailleurs « interopérable » avec les autres systèmes d’informations de santé. En effet, il « vient compléter le parcours de soin complet militaire offert par les Hôpitaux d’Instruction des Armées [HIA], tout en s’inscrivant dans les systèmes dématérialisés de la santé publique comme le dossier médical partagé ou la messagerie de santé », précise le service.

Selon l’État-major des armées [EMA], ce projet « s’inscrit dans une démarche de perfectionnement de l’organisation de l’activité médicale au sein des antenne. »

Par le passé, le SSA a connu quelques déconvenues avec ses systèmes informatisés. Tel fut le cas du Logiciel unique médico-militaire [LUMM].

« Le logiciel unique médico-militaire actuellement utilisé dans les CMA est source d’insatisfactions répétées, ce qui motive la réalisation d’un audit technique, fonctionnel et managérial. Selon les résultats de cet audit, LUMM sera corrigé ou remplacé par un nouveau système d’information », était-il en effet avancé dans le projet SSA 2020, publié en novembre 2013.

Le SSA a commencé le déploiement du système Axone en juillet, au sein de CMA « pilotes ». Visiblement, les premiers retours sont encourageants.

« L’optimisation de l’interface utilisateur et la fluidité de saisie constatée facilitent le travail en antenne, en offrant une meilleure traçabilité des soins ainsi qu’une amélioration du parcours de prévention », se félicite le SSA. « À cela, s’ajoute l’intégration de nouveaux services tels que les prises de rendez-vous en ligne, les services de télémédecine et une parfaite intégration des systèmes de santé connectés », poursuit-il.

Dans son magazine Actu Santé, le SSA explique que ces nouveaux services vont contribuer à « compression des distances pour favoriser le maintien de la proximité avec les armées. »

Reste la question de la confidentialité des données qui, lorsqu’elles ont trait à la santé, sont particulièrement sensibles. Sur le point, le SSA se veut rassurant. « Axone s’appuie sur les expertises ministérielles, notamment celles de la DIRISI [qui est « l’hébergeur » des données, ndlr] et du ComCyber, pour préserver la sécurité des patients et des militaires », assure-t-il.

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