La Norvège dit avoir des preuves sur le brouillage de signaux GPS par la Russie

Pendant l’exercice Trident Juncture 18, organisé par l’Otan en Norvège, le système de géolocalisation par satellite [GPS] ne fonctionna pas toujours comme prévu. Ce qui affecta le transport aérien civil. Peu après, le Premier ministre finlandais, Juha Sipilä, [dont le pays est membre de l’Union européenne mais pas de l’Otan, ndlr], soupçonna la Russie de ne pas être étrangère à ces dysfonctionnements.

Puis, dans son rapport annuel publié en février, le renseignement militaire norvégien [l’Etterretningstjenesten] revint sur le brouillage des signaux GPS en affirmant que des unites russes de guerre électronique déployées dans la péninsule de Kola en avaient été à l’origine. « Fantasmes! », répondit alors Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Et de demander à Oslo de produire des « preuves ».

Ce qui a été fait le 14 mars, lors d’une réunion « constructive » entre Henning Vaglum, le responsable de la politique de sécurité norvégien de la Défense, et le général Kshimovsky, le directeur de la coopération militaire internationale au sein du ministère russe de la Défense.

Selon le communiqué publié à l’issue de cette rencontre, les deux délégations ont « discuté de questions liées aux activités militaires des forces armées russes et norvégiennes dans le Grand Nord, aux relations bilatérales, de mesures destinées à prévenir les incidents et de la possibilité d’établir un canal de communication entre les autorités de défense des deux pays. »


Mais l’affaire du brouillage des signaux GPS a été mise sur le tapis, à en croire Frank Bakke-Jensen, le ministre norvégien de la Défense. « Les Russes nous ont demandé des preuves. Nous leur en avons donné », a-t-il indiqué à la presse, rapporte l’agence Reuters. Puis, a-t-il continué, ils « ont dit merci » et qu’ils reviendraient lorsque leurs « experts les auront examinées ». Ce qui, d’après lui, est un signe encourageant. « Avoir une telle réponse de la part de la Russie est quelque chose de positif », a-t-il en effet estimé.

À la question de savoir si le brouillage des signaux GPS avait été délibéré, M. Bakke-Jensen a répondu que les forces russes, qui effectuaient elles aussi un exercice « à proximité de la frontière », ne pouvaient que savoir que « cela affecterait des zones » tant du côté norvégien que finlandais. En outre, a-t-il rappelé, les « conventions internationales exigent que tout test militaire majeur soit notifié. »

La ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, a également confirmé que des « preuves électroniques » avaient été communiquées à la partie russe, précisant qu’il s’agissait de « données civiles » sur la puissance et l’orgine des signaux utilisés pour brouiller le système GPS lors de Trident Juncture. Et d’ajouter : « Nous leur avons fourni [aux Russes] » des preuves et « nous attendons leurs commentaires ».

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