Un premier drone HALE RQ-4 Global Hawk devrait être livré à l’Otan à partir de l’automne prochain

Comme elle le fit en se dotant d’une Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle [NAEW&C] avec des E-3A AWACS acquis auprès de Boeing, l’Otan a décidé, en 2012, de financer l’achat de cinq drones HALE [Haute Altitude Longue Endurance] RQ-4B Block 40 « Global Hawk » du constructeur américain Northrop-Grumman, dans le cadre du programme « Allied Ground Surveillance » [AGS].

L’idée de ce dernier était apparue dès 1995 [mais il n’était pas encore question de drones à l’époque] sans pour autant se concrétiser. Après maints tâtonnements, elle fut relancée lors du sommet de l’Otan organisé à Lisbonne en 2010.

En clair, l’objectif était alors de permettre à l’Otan d’assurer par elle-même une « surveillance persistante de zones étendues » grâce de drones capables d’opérer à des « distances de sécurité considérables, par tous temps et dans toutes les conditions de luminosité. » Ces appareils devaient également être en mesure de « détecter et de poursuivre en continu des cibles mobiles dans l’ensemble des zones observées » et de « fournir des images radar des zones d’intérêt et des objets fixes. »

On pouvait penser, dès lors que les décisions avaient été prises, que les cinq drones HALE allaient être livrés assez rapidement. Mais comme souvent, il n’en fut rien. Et, finalement, d’après Thomas Silberhorn, le secrétaire d’État allemand à la Défense, la livraison du premier appareil est attendue pour le troisième trimestre de cette année [soit à l’automne prochain], tandis que les quatres autres ne devraient pas tarder à suivre.

D’après le responsable allemand, le premier RQ-4 Global Hawk aurait dû être livré 52 mois après la signature du contrat notifié à Nortrop Grumman. Mais « des problèmes techniques et des retards dans les essais en vol ont retardé le programme », a affirmé M. Silberhorn aux députés du Bundestag.

La force AGS de l’Otan a été activée en septembre 2015, sur la base aérienne de Sigonella [Italie]. Puis la station au sol générale mobile (MGGS) et la station au sol générale transportable (TGGS) ont été inaugurées, pendant que le premier Global Hawk qui lui était destiné entamait ses essais en vol à Palmdale [Californie].

« Plusieurs vols d’essai ont eu lieu en 2016 et 2017 pour développer plus avant la capacité AGS de l’OTAN, notamment le premier vol piloté à distance depuis le centre d’opérations de l’AGS à Sigonella, à la fin de 2017 », est-il encore expliqué sur le site de l’Otan.

Cela étant, la participation de l’Allemagne au programme AGS [qui, à terme, concernera 132 militaires de la Bundeswehr] ne fait pas forcément l’unanimité parmi les élus du Bundestag. Ainsi, rapporte l’agence Reuters, le député Andrej Hunko, du parti Die Linke [gauche radicale] a demandé le retrait de Berlin en mettant en avant le risque d’une flambée des coûts et un risque d’escalade dans le conflit en cours dans le Donbass [sud-est de l’Ukraine]. « Les drones sont étroitement liés à une nouvelle forme de guerre » et « ils représentent une course aux armements », a-t-il dit.

Les cinq RQ-4 Global Hawk de la force AGS de l’Otan ne seront pas armés. Leur mission sera de recueillir des informations avec leurs capteurs radar MP‑RTIP afin de donner « aux décideurs politiques et militaires une image complète de la situation sur le terrain. »

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