Cazaux : Sans tambour ni trompette, l’école franco-belge pour la formation des pilotes de chasse a été officiellement fermée

Alors que le président Macron ne cesse de plaider en faveur d’un renforcement de la défense européenne et que Paris a proposé à Bruxelles un partenariat stratégique reposant sur la livraison de 34 avions Rafale, la cérémonie devant marquer la fin, pourtant annoncée, de l' »Advanced Jet Training School » (AJeTs), l’école franco-belge qui, implantée à Cazaux, permet aux jeunes pilotes de chasse de terminer leur formation, n’était pas forcément de bon augure. D’où, selon l’agence Belga, qui évoque des « instructions » du ministère français des Armées, l’absence de la presse pour couvrir cet évènement…

Quoi qu’il en soit, créée en 2004 dans le cadre d’un accord signé par les ministres de la Défense en poste à l’époque, à savoir Michèle Alliot-Marie et André Flahaut, l’AJeTS a définitivement fermé ses portes le 11 octobre dernier. Ce qui a fait l’objet d’une brève sur le site de la Défense belge.

Désormais, les futurs pilotes de chasse belges iront se former aux États-Unis, au sein de l’Euro-NATO Joint Jet Pilot Training (ENJJPT) et du 80th Flying Training Wing, sur la base aérienne Sheppard, Wichita Falls [Texas]. Et cela, pour une « période intérimaire », avait assuré, en février 2017, le général Frédéric Vansina, le chef de la composante « Air » de la Défense belge, alors que le lancement l’appel d’offres pour remplacer les F-16 MLU était attendu. « Ce choix d’une filière de formation ne préjuge en rien de celui du prochain avion de combat », avait-il tenu à préciser.

« Après quinze ans, la Composante Air […] peut compter sur une coopération très positive avec l’Armée de l’Air française. Notre pays a effectué plus de 50.000 heures de vol et a formé 165 pilotes belges et 215 pilotes français », rappelle la Défense belge.

Les 25 Alphajet belges alors basés à Cazaux, qui ont par ailleurs été modernisés à mi-vie, avec l’intégration d’une avionique plus récente et de nouveaux systèmes, seront revendus à partir de 2019. Ces appareils resteront en Gironde jusqu’en décembre de l’année prochaine et seront utilisés, d’ici-là, par « l’armée de l’Air française le temps de solder les comptes de l’AJeTS », ont confié des sources militaires à l’agence Belga.

Selon un avis la Direction générale des Ressources matérielles (DG-MR) de l’état-major de la Défense, la date limite pour déposer une offre en vue d’acquérir ces 25 Alphajet a été fixée au 7 novembre prochain. Un simulateur fait également partie du lot.

La fermeture de l’AJeTS ne signifie pas la fin de la coopération franco-belge dans le domaine de l’aviation militaire, les pilotes de transport et d’hélicoptères d’outre-Quiévrain étant toujours respectivement formés à Avord et à Dax.

Photo : Défense belge

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