Dassault Aviation et Airbus ont trouvé un accord sur le Système de combat aérien futur franco-allemand

Sans attendre la signature du « High level command operations requirements document » [HLCORD, Fiche d’expression de besoins en français] par la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Ursula von der Leyen, Dassault Aviation et Airbus ont annoncé, ce 25 avril, avoir trouvé un accord de « principe » relatif au développement du Système de combat aérien futur (SCAF) franco-allemand.

« Dassault Aviation et Airbus ont décidé d’unir leurs forces pour assurer le développement et la production du Système de Combat Aérien Futur (SCAF), […] amené à compléter puis à remplacer les Eurofighter et les Rafale actuellement en service, entre 2035 et 2040 », ont en effet annoncé les deux groupes, via un communiqué commun.

« Nous sommes convaincus qu’en associant leurs savoir-faire, Dassault Aviation et Airbus sont les mieux placés pour répondre aux besoins opérationnels des Forces Armées en développant ce programme européen d’une importance critique », a commenté Éric Trappier, le Pdg du constructeur du Rafale.

Pour rappel, M. Trappier avait indiqué que Dassault Aviation était ouvert à l’idée d’une coopération pour mettre au moint un nouvel avion de combat, à la condition de diriger le projet, étant donné ses compétences indiscutables en la matière.

Sur ce point, Dassault Aviation et Airbus ont pris l’engagement de travailler « de façon pragmatique et efficace. » D’autant plus que ce futur avion de combat n’est qu’une partie du SCAF, qui sera un « système de systèmes » comprenant un ensemble de plateformes interconnectées (drones MALE, UCAV, satellites, avions ravitailleurs, etc).

« L’efficacité militaire de notre système de combat aérien ne repose pas uniquement sur la performance intrinsèque d’un avion de combat ou d’un drone. Elle résulte de la combinaison de moyens de surveillance, des avions de combat, des moyens de ravitaillement en vol ou de transport, des systèmes de commandement et de contrôle, des moyens de communication, des forces spéciales, des hélicoptères, etc. », a en effet expliqué le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), lors de son audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, début avril.

« Le SCAF est un système de systèmes associant un large éventail d’éléments interconnectés et interopérables, comprenant un avion de combat de nouvelle génération, des drones MALE , la flotte d’avions existants (qui sera encore en service après 2040), de futurs missiles de croisière et des drones évoluant en essaim. Le système complet sera connecté à un vaste périmètre d’avions de mission, de satellites, de systèmes de l’Otan et de systèmes de combat terrestres et navals, avec lesquels il pourra opérer », précise Dassault Aviation.

« Notre feuille de route commune pour le programme SCAF comprendra des propositions pour le développement de démonstrateurs à partir de 2025 », a par ailleurs précisé M. Trappier.

Le Pdg d’Airbus Defence & Space, Dirk Hoke, a souligné qu’il n’y a pas de temps à perdre. « Au vu du calendrier serré, nous devons nous mettre immédiatement au travail afin d’élaborer ensemble une feuille de route commune qui nous permettra de répondre aux exigences et de respecter les délais qui seront fixés par les deux États », a-t-il dit. Aussi, « le lancement d’une étude initiale commune par la France et l’Allemagne dès cette année est donc d’une importante critique pour soutenir cet effort », a-t-il estimé.

Reste à voir ce que deviendra la projet franco-britannique de drone de combat (UCAV), pour lequel Londres et Paris ont consenti un investissement de 2 milliards d’euros en 2016. « On peut sentir un frein qui doit s’expliquer quand même par la perturbation forte du Brexit », a dit M. Trappier, même si la Direction générale de l’Armement (DGA) a récemment indiqué qu’un « accord sur les grandes lignes de la nouvelle phase de travaux technologiques à conduire dans le cadre du programme de futur système d’aviation de combat » avait été trouvé.

« Il faut d’abord que nous consolidions le socle franco-allemand. En parallèle, nous devons poursuivre les travaux franco-britanniques et nous verrons, lorsqu’ils auront atteint une maturité suffisante, s’ils peuvent être versés – ou non – au projet SCAF », avait toutefois expliqué Mme Parly, dans un entretien donné à La Tribune.

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