Paris et Londres ont trouvé un accord « sur les grandes lignes » des travaux à mener pour le système de combat aérien futur

Le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] repose sur deux volets. Il s’agit en effet de développer un drone de combat (UCAV) ainsi qu’un nouvel avion de chasse. Le premier doit se faire dans le cadre d’une coopération franco-britannique tandis qu’un partenariat franco-allemand est envisagé pour le second.

En novembre 2014, BAE Systems et Dassault Aviation se sont vus confier une étude de faisabilité concernant le programme SCAF. Puis, moins de deux ans plus tard, Paris et Londres débloquèrent 2 milliards d’euros pour mettre au point un démonstrateur de drone de combat furtif, en vue d’un bilan technique en 2020, l’objectif étant alors une capacité opérationnelle à l’horizon 2030.

Puis, le Brexit est passé par là… Et ce projet de drone de combat n’a même figuré au menu du dernier sommet franco-britannique de Sandhurst, en janvier dernier.

« La France a réitéré, à plusieurs reprises sa volonté de réaliser des démonstrateurs de drones de combat (UCAV). Il avait été décidé par les deux gouvernements français et Britanniques du lancement d’un démonstrateur opérationnel à la fin de l’année dernière. Ce lancement n’est pas venu […] Les industriels outre-Manche poussent pour poursuivre cette coopération avec les Français. L’impulsion politique qui existait du temps des travaillistes et qui s’est poursuivie avec les conservateurs a été fortement freinée par le Brexit », a ainsi expliqué Éric Trappier, auditionné en tant que président du Conseil des Industries de Défense Françaises (CIDEF) par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense.

Cela étant, M. Trappier, qui est aussi le Pdg de Dassault Aviation, semble plus enclin à travailler avec le Royaume-Uni qu’avec l’Allemagne. « Il faut reconnaître que, d’un point de vue des capacités militaires, technologiques et industrielles les Britanniques sont plus avancés que les Allemands dans le domaine de l’aéronautique de combat », a-t-il dit aux sénateurs.

Quoi qu’il en soit, le projet de drone de combat franco-britannique semblait avoir du plomb dans l’aile. Mais, a priori, il n’en est rien puisqu’il a été évoqué, ce 29 mars, lors de la 29e édition du High Level Working Group, qui a réuni Joël Barre, le Délégué général pour l’armement (DGA) et Guto Bebb, le ministre britannique des acquisitions de défense.

« M. Barre et M. Bebb ont passé en revue les nombreux programmes sur lesquels la France et le Royaume-Uni coopèrent actuellement ainsi que les sujets d’intérêt potentiels. Plus particulièrement, conformément aux orientations du Sommet de Sandhurst, M. Barre et M. Bebb se sont accordés sur les grandes lignes de la nouvelle phase de travaux technologiques à conduire dans le cadre du programme de futur système d’aviation de combat », a ainsi indiqué un communiqué diffusé par la Direction générale de l’armement (DGA).

Par ailleurs, les deux responsables se sont félicités « que MBDA ait franchi avec succès le premier jalon contractuel de la phase d’étude de concept FMAN-FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] ». Ils ont en outre évoqué le programme conjoint de Guerre des mines, qui aurait « d’intéressantes perspectives à l’export » et identifié de « nouveaux domaines de coopération capacitaire. »

« Outre l’accélération de la modernisation de nos équipements conventionnels et le lancement du renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire française, il vise également à consolider la coopération européenne en matière de programmes d’équipement », le projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 vise « également à consolider la coopération européenne en matière de programmes d’équipement. C’est dans cette perspective, et animés d’une volonté conjointe renouvelée par les accords de Sandhurst, que nous travaillons avec le Royaume-Uni pour développer ensemble les systèmes qui permettront à nos forces armées de relever les défis de demain », a fait valoir le DGA.

Quant à M. Bebb, il a souligné le fait que la « France demeure le plus important partenaire européen de défense. » Et d’ajouter : « Dans un monde où s’intensifient les menaces globales, nous travaillons ensemble pour assurer la sécurité permanente de l’Europe et de nos alliés communs. »

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