L’État islamique a attaqué une base de la garde nationale russe en Tchétchénie

Dans la nuit du 23 au 24 mars, une base de la garde nationale russe implantée à Naourskaïa, dans le nord de la Tchétchénie, a été attaquée par un groupe de six hommes armés, qui ont profité d’un épais brouillard pour tenter de s’introduire dans l’enceinte militaire.

Comme le raconte le Comité national antiterroriste russe, les assaillants ont été repérés par les militaires, lesquels ont ouvert le feu. « Tous les membres de la bande ont été éliminés dans un échange de tirs », a-t-il affirmé.

Seulement, 6 membres de la Garde nationale, qui dépend du ministère de l’Intérieur russe, ont été tués lors de la fusillade. Et plusieurs autres ont été blessés. En outre, une source appartenant au Comité antiterroriste a précisé, à l’agence Ria Novosti, que deux des terroristes portaient des « ceintures explosives factices ».

Cette attaque contre la caserne de Naourskaïa a été revendiquée par l’État islamique. Selon un communiqué, repéré par SITE, un centre américain qui surveille les activités jihadistes sur Internet, l’organisation terroriste explique que les 6 assaillants « sont parvenus à prendre d’assaut une base militaire de la Garde nationale russe » et qu’ils ont « affronté » les militaires « pendant plusieurs heures avec des armes légères. »

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) et lors de la seconde (1999-2009), l’Émirat du Caucase s’est progressivement imposé au sein de la rébellion puis a débordé les frontières de la république tchétchène. Initialement proche d’al-Qaïda, cette organisation a fait allégeance à l’État islamique (EI) en juin 2015, après la mort de ses chefs successifs – Dokou Oumarov et Aliaskhab Kebekov, tués par les forces de sécurité russes – qui s’y opposaient.

Depuis, de nombreux jihadistes tchétchènes, ou du moins originaires du Caucase russe, sont allés grossir les rangs de l’EI en Irak et en Syrie, où ils ont exporté leurs compétences en matière de combat urbain. Omar al-Shishani, dit « Omar le Tchétchène », était ainsi l' »émir des forces combattantes » de Daesh et par conséquent le seul non-irakien à occuper un poste important au sein de la hiérarchie de l’organisation jihadiste

Cela étant, l’attaque contre la caserne de Naourskaïa montre que l’EI reste une menace importante pour le caucase russe. Même après la mort de Roustam Aselderov, en décembre, le chef de sa branche caucasienne. Ce dernier a en effet été tué par le Service fédéral de sécurité (FSB) russe lors d’une opération antiterroriste Makhatchkala, la capitale de la république du Daguestan.

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