De nouvelles violences intercommunautaires ont fait au plusieurs tués dans le centre du Mali

Les défis sécuritaires ne manquent pas, hélas, au Mali. Outre la difficulté à faire appliquer les accords de paix d’Alger signés par Bamako et les groupes armés touareg réclamant l’indépendance de l’Azawad (nord du pays) ainsi que l’activité d’organisations jihadistes, il faut aussi compter sur les rivalités éthniques, comme l’ont montré les incidents ayant eu lieu le 22 mars le cercle de Niono, près de Diabaly (centre).

Tout a commencé quand des chasseurs traditionnels (les « dozos »), appartenant à l’éthnie majoritaire Bambara et installés dans le village de Tougou, ont constaté la disparition de nombreux boeufs dont ils se servent pour leur travaux agricoles. Très vite, ils en sont arrivés à soupçonner un vol commis par des éleveurs Peuls, avec lesquels ils entretiennent un inimitié de longue date. D’où leur volonté d’en découdre avec ces derniers.

Selon un élu local, cité par l’AFP, des « dozos » ont donc lancé une expédition punitive contre ces éleveurs peuls. Seulement, alors qu’ils se déplaçaient à moto (ce qui a été interdit par les autorités maliennes en raison de l’utilisation de ce mode de transport par les jihadistes), ces chasseurs traditionnels sont tombés dans une embuscade à une vingtaine de km de Diabaly. Au moins 8 personnes ont ainsi été tuées lors des combats.

L’identité des assaillants n’a pas été précisée. Mais de forts soupçons pèsent sur des jihadistes de la katiba Macina du prédicateur Amadou Koufa, avec les Peuls auraient conclu un pacte de défense.

Quoi qu’il en soit, une source sécuritaire malienne a indiqué que la « tension restait très vive » dans la région, ce qui laisse présager d’autres affrontements de ce type. D’autant plus que l’accrochage du 22 mars n’est pas le premier du genre.

En février, des violences entre Dozos et Peuls avaient fait une dizaine de tués, près d’une localité de la région de Ségou, située plus au sud. Tout était parti de l’assassinat d’un agriculteur Bambara par de « présumés jihadistes », ce qui avait provoqué des représailles.

Pour Barkhane, la situation est à surveiller de près dans la mesure où les affrontements tendent à devenir de plus en plus fréquents entre Dozos et Peuls et que les premiers sont susceptibles d’être tentés de s’armer davantage pour se défendre et que les seconds compteront sur la protection des jihadistes de la katiba Macina.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]