Le français Thales est bien placé pour livrer sept radars de surveillance 3D à la Bulgarie

Actuellement, en raison des contraintes budgétaires de ces dernières années, la force aérienne bulgare doit avoir recours aux radars de l’aviation civile pour surveiller l’espace aérien qu’elle est chargée de protéger. Et encore, ces moyens ne lui permettent pas d’assurer une couverture totale du territoire.

Aussi, au regard des enjeux sécuritaires de la mer Noire, remédier à ce déficit capacitaire est une priorité pour Sofia. D’où la lancement d’un programme visant à se procurer sept radars de surveillance 3D, lesquels permettront par ailleurs d’exploiter au mieux les capacités des F-16 Viper qui équiperont bientôt la force aérienne bulgare.

Doté initialement d’une enveloppe de 200 millions d’euros, ce programme a fait l’objet d’un appel d’offres. Et, sur les huit industriels sollicités, cinq y ont répondu, dont le français Thales, l’américain Lockheed-Martin, l’italien Leonardo, l’israélien Elta Systems et l’espagnol Indra. À noter que Saab, Northrop Grumman et BAE Systems ont préféré passer leur tour.

Le 15 mars, après l’examen des offres reçues, le ministère bulgare de la Défense a annoncé que Thales avait été choisi pour la suite de ce programme. S’il n’a pas précisé le type du radar retenu, il est très probable qu’il s’agisse du GM400 alpha.

Par rapport aux autres radars de la gamme GM400, le GM400 alpha dispose d’une portée instrumentée supérieure de plus de 10 % [515 km], d’une puissance de traitement cinq fois plus élevée et d’algorithmes d’intelligence artificielle avancés. Selon Thales, il offre le « taux de mise à jour le plus élevé du marché pour toutes les missions de surveillance » grâce à « sa grande mobilité, sa haute disponibilité, sa facilité de mise à niveau et son intégration transparente ».

« J’espère que les négociations se dérouleront dans les temps, après quoi nous soumettrons au parlement un projet de dépenses d’investissement, qui devrait être approuvé. […] Au cours de la procédure, un prix inférieur de 25 % a été obtenu », a commenté Todor Tagarev, le ministre bulgare de la Défense.

Aussi, les jeux ne sont pas encore faits. « Selon les termes de la procédure, dans le cas où un accord ne serait pas trouvé avec le participant classé premier, la procédure pourra se poursuivre par des négociations avec le participant classé deuxième », a-t-il prévenu.

En outre, conformément à l’accord politique qui avait été conclu en juin 2023 entre le parti conservateur de Boïko Borissov et le mouvement centriste de Kiril Petkov, le Premier ministre Nikolai Denkov a remis sa démission le 5 mars dernier, afin de laisser la place à l’ancienne commissaire européenne Mariya Gabriel du GERB. Or, le maintien de M. Tagarev à la tête du ministère de la Défense est apparemment loin d’être acquis. Aussi, son éventuel successeur pourrait revenir sur l’achat de ces sept radars.

Quoi qu’il en soit, si la procédure va à son terme, Thales aura trois ans pour livrer les radars à partir de la signature du contrat.