L’Éthiopie a signé un accord avec le Somaliland pour disposer d’une base navale à l’entrée de la mer Rouge

Après la Seconde Guerre Mondiale, les Nations unies associèrent l’Éthiopie à l’Érythrée au sein d’une fédération, ce qui permit la création de la « marine impériale éthiopienne », dont le développement fut encouragé par les États-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni. Au fil du temps, elle reçut plusieurs patrouilleurs et vedettes, un navire de lutte anti-sous-marine [le « Zerai Deres »] et même un porte-hydravions, en l’occurrence l’USS Orca, qu’elle transforma en bateau-école.

Puis, après la chute de l’empereur Haïlé Sélassié, renversé par un coup d’État fomenté par des militaires marxistes en 1974, l’Éthiopie se tourna vers l’Union soviétique qui, voyant une occasion de se rapprocher du détroit de Bab el-Mandeb, lui céda deux frégates, six patrouilleurs et des vedettes lance-torpilles.

Seulement, l’histoire de la marine éthiopienne s’arrêta en 1993. Cette année-là, à l’issue d’un référendum soutenu par les Nations unies, l’Érythrée prit son indépendance, privant ainsi l’Éthiopie d’un accès à la mer. Plus ou moins apaisées pendant un temps, les relations entre les deux pays se dégradèrent sérieusement au point de donner lieu à une guerre entre 1998 et 2000. Finalement, Addis-Abeba et Asmara se réconcilièrent en 2018, ce qui valut à Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, d’obtenir le prix Nobel de la Paix.

Or, ce dernier fit savoir qu’il entendait faire à nouveau de l’Éthiopie une puissance navale. « Nous avons mis en place l’une des forces terrestres et aériennes les plus puissantes d’Afrique. Nous devons renforcer notre capacité navale à l’avenir », avait-il en effet déclaré, en juin 2018.

Quelques mois plus tard, à l’occasion d’une visite officielle à Addis-Abeba, le président Macron lui offrit l’aide de la France, dans le cadre d’un accord de coopération en matière de défense. Accord qui devait en effet « ouvrir la voie à un accompagnement spécifique à la mise en place d’une composante navale éthiopienne », avait-il alors expliqué.

À l’époque, il avait été dit qu’Addis-Abeba allait sans doute se mettre d’accord avec l’Érythrée pour louer le port d’Assab… Mais ce n’est pas ce scénario que privilégie Abiy Ahmed.

En effet, le 1er janvier, l’Éthiopie et le Somaliland ont signé un accord-cadre « historique » permettant à Addis-Abeba d’avoir un accès à la mer, via le port de Berbera, situé sur la côte méridionale du golfe d’Aden, à l’entrée de la mer Rouge.

Cet accord « ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Éthiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes », ont expliqué les services du Premier ministre éthiopien, via X/Twitter. « Il renforce également le partenariat sécuritaire, économique et politique » entre l’Éthiopie et le Somaliland, ont-ils ajouté.

De son côté, le conseiller à la sécurité nationale de M. Ahmed, Redwan Hussein, a précisé que l’Éthiopie aurait « accès à une base militaire louée sur la mer Rouge ». C’est « un pas pas en avant dans la bonne direction pour cette génération et les générations à venir », s’est-il félicité.

« Cet accord historique garantit l’accès de l’Éthiopie à la mer Rouge pour ses forces navales, en échange de la reconnaissance formelle de la République du Somaliland, ce qui constitue une étape diplomatique importante pour notre pays », ont salué les autorités du Somaliland.

Sauf que, même s’il s’est auto-proclamé indépendant en 1991, le Somaliland fait théoriquement partie de la Somalie… D’où la crise diplomatie entre Mogadiscio et Addis-Abeba provoquée par la signature de cet accord.

« Le Somaliland fait partie de la Somalie en vertu de la constitution somalienne, de sorte que la Somalie considère cette mesure comme une violation flagrante de sa souveraineté et de son unité », a réagi le gouvernement somalien, avant de préciser qu’il allait rappeler son ambassadeur en Éthiopie « pour consultation ».

« Je n’accepterai pas qu’on nous enlève un morceau de notre terre », a prévenu Hassan Sheikh Mohamoud, le président somalien. « Je tiens à vous assurer que nous sommes déterminés à défendre le pays, nous ne permettrons pas qu’un pouce de terre, de mer et de ciel soit violé », a enchéri Hamza Abdi Barre, son Premier ministre.

En attendant, Mogadiscio a appelé les Nations unies, la Ligue arabe et l’Union africaine à « défendre le droit de la Somalie de défendre sa souveraineté et de forcer l’Éthiopie à adhérer aux lois internationales ».

Photo : Monument érigé devant l’ex-quartier général de la marine éthiopienne, à Addis-Abeba

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44 contributions

  1. Alain d dit :

    Ca faisait un bail que ce accord était en négociation. Très vite, il devrait s’avérer gagnant-gagnant, déjà économiquement, si les deux parties jouent bien le jeu.

  2. speedbird101A dit :

    Drole d’alliance contre nature……Bon sur ce , l’Ethiopie Chrétienne est quand meme considérée comme la plus puissante armée d’Afrique…et si je ne dis pas de betises, il me semble que ce sont les militaires Ethiopiens qui sont venus récupérer les survivants des crashs des Blackhawk US à Moga , quand ils se faisaient hacher menu par les shebabs Somalis…

    • dolgan dit :

      La plus puissante armée d afrique? vous redessinez comment la carte de l afrique pour parvenir a ce constat amusant?

    • La chute du faucon noir dit :

      Ah ok… c’était un peu gênant pour les US… donc c’est pas dans le film…

      • Bigard dit :

        Si, c’est dans le film. Ce sont les casques bleus pakistanais et éthiopiens qui ont formés les colonnes de renfort parties du stade après des heures de palabre avec les américains.

      • Frédéric dit :

        @speedbird101A

        Mais que racontez vous comme MENSONGES encore ici ? Casques bleus pakistanais et malaisiens dans la colonne de secours, l’Éthiopie ne faisait pas partie de l’opération des nations unies en Somalie. Et non, les miliciens dépandait de chefs de guerre locaux, les Shebabs n’existait pas encore.

    • Le Spadassin dit :

      speedbird101A : « Bon sur ce , l’Ethiopie Chrétienne est quand meme considérée comme la plus puissante armée d’Afrique »…

      Tiens ! le classement aurait soudainement changé…je croyais, à ce jour, que la plus puissante armée d’Afrique appartenait à l’Egypte…tant par le nombre de militaires que celui de l’équipement…
      Mais bon…on me cache tout, on me dit rien..!

      • Pascal, (l'autre) dit :

        « Mais bon…on me cache tout, on me dit rien..! » Comme la Marine Nationale?

    • BRAVO CHARLIE dit :

      Difficile de comparer les armées, notamment en Afrique, mais le Nigeria parait bien classé sur les sites web.

      Réponse à un prompt sur ChatGPT : »Il est difficile de déterminer de manière définitive quelle est l’armée la plus puissante d’Afrique, car cela dépend de plusieurs facteurs tels que la taille des effectifs, la modernité de l’équipement, la formation, la logistique et d’autres capacités opérationnelles. Cependant, quelques-unes des forces armées les plus puissantes et les mieux équipées sur le continent africain incluent celles de l’Égypte, de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et du Nigeria.

      L’Égypte a une force militaire importante en termes d’effectifs et dispose d’un équipement relativement moderne. L’Algérie possède également une armée bien équipée, en particulier en ce qui concerne sa force aérienne et sa marine. L’Afrique du Sud est connue pour avoir une force armée moderne et bien entraînée, tandis que le Nigeria a une grande armée qui a joué un rôle important dans les opérations de maintien de la paix en Afrique de l’Ouest.

      Il est important de noter que la puissance militaire ne se mesure pas uniquement en termes d’équipement, mais également en fonction de la capacité à mener des opérations efficaces, à assurer la sécurité intérieure et à participer à des missions de maintien de la paix. Les classements peuvent également évoluer avec le temps en fonction des investissements dans la défense et des changements politiques. »

    • Alek75 dit :

      Selon quel critère l’armée éthiopienne serait-elle la plus puissante d’Afrique (budget, nombre de blindés, etc.))? Dans un contexte de course à l’armement entre le Maroc ( et l’Algérie (> 9G $) qui trustent les premières places africaines en terme de dépenses budgétaires . En quoi l’alliance serait-elle contre-nature avec le Somaliland? Enfin, l’Ethiopie qui est un pays multiconfessionnel, n’est jamais intervenu en 1993 (casques Bleus Népalais et Pakistanais en soutien de l’opération Black hawk down contre les miliciens du général Aidid non pas les Shebabs).

      • Maoulid dit :

        La guerre Somalie Éthiopie est aussi vieille que le monde. En 1977, la Somalie était arrivée à la porte de la capitale de l’Éthiopie avant intervention de URSS.

        Aujourd’hui,certes ce pays est divisé mais aucun somalien n’acceptera qu’un pouce de sa terre natale soit prise par son ennemie héréditaire.

        On vient juste de rajouter un autre conflit a la carte du monde.

    • Plusdepognon dit :

      @ Speedbird101A
      N’exagèrez pas, depuis cet épisode peu glorieux où les américains avaient essayé, une fois de trop, une manoeuvre qui leur avait auparavant réussie 6 fois : l’ennemi aussi réfléchit et s’adapte.
      https://lavoiedelepee.blogspot.com/2013/10/mogadiscio-1993-loryx-et-le-faucon-noir.html

      Depuis, la fin de l’embargo sur les armes pour la Somalie a été annoncé en 2023 et les mercenaires et drones américains sont toujours à l’oeuvre, il suffit juste de regarder les routes maritimes du commerce mondial et l’on sait que les USA ne peuvent pas lâcher le morceau, même si on y retrouve également les EAU et la Turquie..
      https://www.bancroftglobal.org/

      En 1993, on ne parlait pas encore de Shebab, mais du général Aidid :
      https://www.athena-vostok.com/anarchie-en-somalie-somalie-1993

      Pour en revenir à l’Ethiopie, la guerre la plus meurtrière de ces dernières années est bien le conflit au Tigré (les horreurs en RDC ne sont pas considérées comme une guerre, mais au vu du nombre abominable d’exactions commises depuis des années, cela dépasse le descriptible. En plus il y a le Rwanda dans ce bourbier, donc « motus et bouche cousue »):
      https://www.lepoint.fr/afrique/ethiopie-quelle-paix-pour-le-conflit-le-plus-meurtrier-au-monde-16-01-2023-2504923_3826.php

      Pour éviter une guerre de plus, l’Ethiopie a demandé un accès commercial à la mer :
      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/11/15/l-ethiopie-veut-un-acces-a-la-mer-rouge-sans-passer-par-la-guerre_6200209_3212.html

      L’agenda de la zone s’annonçait chargé il y a quelques années, l’année 2023 n’a pas déçue et 2024 promet…
      https://sonialegouriellec.wordpress.com/2023/11/12/les-dernieres-nouvelles-du-continent-18/

    • aleksandar dit :

      Non, c’est les militaires pakistanais.
      Qui se régalaient de montrer les films qu’ils avaient tourné des GI en déroute à leurs collègues étrangers.

  3. Alain d dit :

    Evidement, tout va dépendre de la position de la Somalie.
    « Mogadisco a appelé les Nations unies, la Ligue arabe et l’Union africaine à défendre le droit de la Somalie de défendre sa souveraineté et de forcer l’Éthiopie à adhérer aux lois internationales ».
    L’ONU, la Ligue arabe et l’UA pourraient probablement trouver les clés pour initialiser un accord entre la Somalie et l’Ethiopie.
    Pour cela il faudra passer au dessus des rivalités régionales, et dont beaucoup de bonnes volontés.
    Ce n’est pas gagné, mais l’accès de l’Ethiopie à la mer devrait booster l’économie de toute la région, pas uniquement l’éthiopienne. C’est bien sur ce paramètre qu’il faudrait miser.

    • vrai_chasseur dit :

      @Alain d
      L’accès de l’Éthiopie à la mer c’est Djibouti… la route Djibouti-Addis voit depuis toujours une noria ininterrompue de poids lourds dans les 2 sens. Et il y a maintenant le chemin de fer chinois.
      Sauf que Addis-Abeba ne voit pas d’un bon oeil la mainmise de plus en plus grande des chinois sur le port de Djibouti. Les chinois les ont arbitrairement délogés de « leurs » 2 quais historiques et les ont relégué à Doraleh le nouveau port…où les frais portuaires sont évidemment bien plus chers.
      Avertissement sans frais au clan IOG de Djibouti, dont le port constitue un des poumons économiques de la petite république.

      • Alain d dit :

        @vrai_chasseur
        Oui, je connais les magouilles et tentatives de magouilles chinoises sur la logistique dans la zone. J’avais même déposé quelques commentaires et liens à ce sujet, aux époques des faits.
        Donc, pour la base militaire éthiopienne, le Somaliland, et pas Djibouti qui gère la logistique éthiopienne ce jour.
        Ca ne change pas le fait que une base éthiopienne au Somaliland rendra toujours l’Ethiopie moins dépendante pour sa logistique de biens, donc nous sommes bien d’accord?
        Parce qu’en cas de clash mondial, étant donné la concentration de bases militaires installées à Djibouti, pas certain que cette voie logistique tienne la route, ceci que les ports soient pilotés par la Chine ou pas, sans oublier un possible régime de sanctions occidentales contre les entreprises chinoises si la Chine agressait Taiwan ou un autre voisin.
        De toute façon, le prix du ticket d’entrée pour une base militaire à Djibouti n’est accessible qu’aux pays riches.
        Récemment, la Somalie s’est accordé avec le Kenya pour en finir avec les chamailleries sur leur frontière commune.
        La Somalie, tout de même très isolée du reste de l’Afrique, aurait beaucoup à gagner à trouver un accord avec l’Ethiopie.
        C’est accès à la mer pour l’Ethiopie devrait intéresser Naval Group et CMA CGM.

      • jyb dit :

        j’ajouterai 2 choses :
        – c’est la possibilité pour l’ethiopie d’avoir une marine de guerre
        – l’ethiopie a attendu le premier janvier date de son adhésion officielle aux brics pour faire cette annonce.

        • ji_louis dit :

          Remarque judicieuse, mais je vois mal l’Érythrée accepter la présence d’une marine de guerre éthiopienne pour cause de tenaille (souvenirs de la récente guerre au Tigré, de la guerre d’indépendance, et des différentes famines).

          Et je crois que Xi va un peu faire la gueule si ses BRICS commencent à se taper dessus (si la Somalie est soutenue par les arabes).

          De même, les occidentaux auront probablement à se contorsionner diplomatiquement après la manoeuvre éthiopienne (un peu comme au Kurdistan irakien, à Taïwan, en Syrie, en Ukraine, au Kosovo, au Sahara occidental, à l’Essequibo guyanéen, etc) parce que c’est clairement une remise en cause des frontières internationalement admises.

          • jyb dit :

            @ji-louis
            hostilité certaine des égyptiens, et probable des autres pays arabes.
            notez que l’érythrée ne s’est pas totalement retirée des zones éthiopiennes qu’elle occupe…
            vous pouvez ajouter à la liste la palestine, le cachemire, …, et cas intéressant : la catalogne.

          • Aymard de Ledonner dit :

            l’Érythrée a nettement moins de puissance que l’Éthiopie et n’est pas directement impliquée.
            Ceux qui sont directement impliqués ce sont les émiratis qui contrôlent le port dont il est question ici par l’intermédiaire de DP. Donc ils ont nécessairement donné leur feu vert à ‘Ethiopie. Par contre on ne voit pas trop qui va aider la Somalie….
            Et en dehors de la Somalie et de Djibouti (pas le plus haut niveau de l’Etat non plus) personne ne semble réagir

  4. KL42 dit :

    Bon tout le monde est chaud bouillant dans le coin.

    Faudrait peu être balancé du Round up sur toutes les plantations de Khat dans la région, ça ferait redescendre les gens de leur paradis artificiel.

  5. Pierre-Alain Tissot dit :

    Très bonne nouvelle pour la reconnaissance juridique de l’indépendance de fait du Somaliland.
    En effet, le Somaliland est issu de l’ancienne Somalie britannique, bordée au nord par l’ancienne Côte française des Somalis, devenue Djibouti et au sud par l’ancienne Somalie italienne devenue la République fédérale de Somalie.

  6. Alekc75 dit :

    Non, ce sont les forces spéciales américaines qui ont récupérés les corps. Les casques bleus pakistanais et nepalais étaient en soutien. Ce n étaient pas non pas des shebabs, mais les miliciens du général Aidid. L Éthiopie est un pays multiconfessionnel et multiethniques.

    • Frédéric dit :

      Merci, il y en a qui n’ont pas révisé leurs leçons d’histoire.

    • aleksandar dit :

      Non, pas les FS, les boys de la 10 division de montagne.
      Et sans le soutien des pakis qui ont asmaté tout ce qu’ils pouvaient les derniers boys ne seraient jamais arrivés jusqu’au convoi.

  7. Bagration dit :

    A noter que le Somaliland est aussi l’un des seuls Etats d’Afrique (bien que reconnu par aucun pays) à entretenir des relations diplomatiques avec Taiwan: https://www.ege.fr/infoguerre/le-rapport-de-force-sino-taiwanais-en-somalie

    L’alliance des Etats non reconnus… et un coup de maître de Taipei, qui vient titiller le dragon chinois dans une zone particulièrement stratégique pour lui.

  8. Stephane Virlat dit :

    dommage qu il n y ait pas de cartes en rapport avec le texte.

  9. Aymard de Ledonner dit :

    Il ne faut pas oublier que le Somaliland a été le théâtre d’un génocide de l’ethnie Isaaq de 87 à 89, sous le régime de Siad Barre, donc peu de temps avant son autonomie effective. Pour tenter d’assurer son contrôle sur ce territoire, Siad Barre avait tenter d’éliminer méthodiquement l’ethnie majoritaire. La probabilité d’une « réconciliation » est donc très faible.
    Par ailleurs le Somaliland semble à peu près stable et a même une vie politique avec des élections et une alternance alors que le gouvernement somalien ne contrôle toujours pas le reste de la Somalie sans parler du Somaliland et du Puntland qui se gèrent tous seuls.
    Cet accord avec l’Ethiopie est selon moi la conséquence logique de l’échec des négociations entre les dirigeants du Somaliland et de la Somalie. La Somalie aurait du accepter une autonomie très large du Somaliland (ce qui est déjà le cas de facto) ce qui lui aurait permis de sauver la face, plutôt que se braquer sur des exigences maximalistes puisque compte tenu du passif de l’armée somalienne au Somaliland, on ne voit pas trop qui va les soutenir.

  10. Félix GARCIA dit :

    Le Somaliland vient de me faire découvrir le Liberland …
    Bref …
    2024 démarre en roue levée !

  11. Vinz dit :

    Port de Berbera géré par DP World depuis 2016, société émiratie. Il était prévu que l’Ethiopie ait une participation de 20% – ce qui ne s’est pas fait apparemment. A noter que Bolloré fut un temps sur les rangs pour la gestion de ce port, ayant pressenti le potentiel.
    Financement du Royaume-Uni également important dans cette région.
    Enfin la clé était la voie de communication de Berbera vers l’Ethiopie, jusqu’à Wajaale. Ca semble largement avancé, mais difficile de savoir si c’est achevé ou non.
    De toute façon vu les investissements Emiratis consentis pour faire de ce port un hub concurrent de Djibouti, la volonté est là.
    Avec le port d’Assab en Erythrée, et Djibouti évidemment, l’Ethiopie aurait trois leviers pour renforcer sa position de puissance régionale.

  12. Anonyme dit :

    Je me demande bien ce que l’Ethiopie va se procurer comme navires… A l’époque du Négus, les surplus américains ne coûtaient pas cher à acquérir (parfois même cédés pour rien) ni à entretenir. Plus tard, à la période du Derg, les frégates et patrouilleurs russes étaient cédés à prix d’ami par l’URSS aux « peuples frères » avec souvent une assistance technique… Aujourd’hui, à part quelques patrouilleurs chinois avec une poignée de canons légers et de mitrailleuses, je ne vois pas très bien ce que l’Ethiopie pourrait acheter et surtout maintenir en état.

  13. Félix GARCIA dit :

    HS Afrique : « Entre le Mali et l’Algérie, un contentieux « inédit » sur la question touarègue »
    Lors de son discours du Nouvel An, le président de la transition du Mali, Assimi Goïta, a annoncé « l’appropriation nationale du processus de paix », dit « accord d’Alger », signé en 2015 avec les groupes rebelles du nord du pays. Un nouveau signe de la défiance grandissante de Bamako envers son voisin algérien, médiateur régional de premier plan désormais soupçonné d’ingérence.
    https://www.france24.com/fr/afrique/20240104-entre-le-mali-et-l-alg%C3%A9rie-un-contentieux-in%C3%A9dit-sur-la-question-touar%C3%A8gue

  14. maoulid issa ali dit :

    D’un point de vue du droit international, cet accord ne vaut pas plus que le papier sur lequel il est signé.

    La somaliland étant reconnu comme faisant partie de la Somalie, aucune région ne peut signer un accord avec un pays étranger.
    Le premier ministre Aby, de l’Éthiopie, avait dit dans un de ces discours, que soit il donnerait l’accès à la mer à son pays, soit il jetterait les bases d’une telle chose. Il sait que cet accord ne vaut rien, mais sciemment il ouvre la porte à un conflit pour créer les conditions d’un fait accomplie.