Un hélicoptère NH-90 australien s’est abîmé en mer lors de l’exercice Talisman Sabre
Lancé le 22 juillet en Australie, avec 30’000 militaires de 13 pays [dont la France, les États-Unis, l’Allemagne, le Canada, le Japon et la Corée du Sud], l’exercice interalliés Talisman Sabre a dû être suspendu après qu’un hélicoptère MRH-90 Taipan [ou NH-90] de l’Australian Army s’est abîmé en mer, au large de l’île Lindeman [État du Queensland].
L’appareil « participait à un vol d’entraînement de nuit, dans le cadre de l’exercice Talisman Sabre, lorsqu’il a été porté disparu vendredi soir, le 28 juillet 2023. Les quatre membres d’équipage à bord au moment de l’incident sont actuellement portés disparus », a en effet indiqué le ministère australien de la Défense.
Étant donné que ce MRH-90 Taipan était accompagné d’un second hélicoptère au moment des faits, les recherches ont pu commencer immédiatement. Seulement, si des débris ont été retrouvés, ce n’est pas le cas de l’équipage.
« Nous espérons de meilleurs nouvelles au cours de cette journée », a confié Richard Marles, le ministre australien de la Défense, alors que des moyens de recherche supplémentaires ont été fournis notamment par les forces américaines et canadiennes.
« Par mesure de précaution, une pause opérationnelle pour l’ensemble de notre flotte de MRH-90 été décidée », a par ailleurs fait savoir le général australien Damian Hill, le directeur de l’exercice Talisman Sabre.
Cet incident est le deuxième ayant impliqué un MRH-90 depuis le début de cette année. En mars dernier, en raison d’une panne de moteur, un hélicoptère de ce type s’était abîmé en mer, au large des côtes de la Nouvelle-Galles du Sud, lors d’une exercice de contre-terrorisme. Son équipage avait pu être rapidement secouru. La flotte de Taipan avait ensuite été clouée au sol pendant un mois.
Dans les années 2000, l’Australie fit l’acquisition de 47 MRH-90 auprès du consortium européen NHIndustries [formé par Airbus Helicopters, Leonardo et Fokker]. Mais ces appareils accumulèrent les critiques, à cause d’un trop faible taux de disponibilité et d’un coût de possession jugé trop élevé [30’000 euros l’heure de vol, selon le chef d’état-major de l’armée australienne, ndlr]. En outre, ils durent être immobilisés à plusieurs reprises, comme en 2019, à cause de vibrations anormales au niveau du rotor de queue, et en 2020, en raison d’un dysfonctionnement du système d’assistance informatique de la maintenance.
D’où la décision de la Royal Australian Navy [RAN], qui en compte six exemplaires, et de l’Australian Army de s’en séparer. Ils seront remplacés par des MH-60 « Black Hawk » founis par Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. « Les Taipan nous posent des problèmes depuis de nombreuses années en termes de maintenance et d’approvisionnement en pièces de rechange », avait alors justifié M. Marles.