La Direction générale de l’armement donne un premier aperçu du sous-marin nucléaire lanceur d’engins 3G

Si l’on est régulièrement informé de l’évolution des études relatives au porte-avions de nouvelle génération [PANG], il en va autrement pour le programme SNLE 3G [sous-marin nucléaire lanceur d’engins de troisième génération], essentiel pour l’avenir de la dissuasion française. Depuis que, en février 2021, le ministère des Armées a confié la maîtrise d’oeuvre de sa réalisation à Naval Group et TechnicAtome, peu de détails ont filtré à son sujet.

Cela étant, le 4 juillet, via Twitter, la Direction générale de l’armement [DGA] a diffusé les images d’une maquette représentative du profil qu’auront les quatre SNLE 3G de la Force océanique stratégique [FOST]. Celle-ci a servi à des essais au lac de Bédane par le centre d’expertise DGA Techniques hydrodynamiques, afin d’évaluer les « performances manoeuvrières lors des girations » de ces futurs sous-marins en mer.

Par rapport à un SNLE 2G de la classe « Le Triomphant », le SNLE 3G aura visiblement un kiosque [ou massif] plus « trapu », a priori doté d’un système de mât modulaire non pénétrant mais dépourvu de barres de plongée [ou ailerons], comme celui du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren. Ce qui suggère que celles-ci seront déplacées vers l’avant du navire.

Même si l’image est fugace, et à l’instar du Suffren, l’appareil à gouverner du SNLE 3G sera constitué de quatre barres formant une Croix de saint André [ou un X], ce qui lui garantira une meilleure manoeuvrabilité. Les SNA de la classe Suffren sont équipés d’un dispositif similaire.

Selon les quelques détails donnés précédemment par le ministère des Armées, on sait que le SNLE 3G affichera un déplacement de 15’000 tonnes en plongée pour une longueur de 150 mètres et qu’il sera en mesure d’embarquer jusqu’à 16 missiles balistiques mer-sol M51. En clair, ses dimensions seront peu ou prou similaires à celles des actuels SNLE, ce qui ne nécessitera pas de réaliser de lourds travaux d’infractructures à la base navale de l’Île-Longue.

En outre, le SNLE 3G disposera d’une discrétion acoustique améliorée, grâce à un « revêtement de masquage collé sur sa coque de manière à réduire le bruit rayonné dans l’eau », celui-ci étant censé mettre en échec les sonars passifs. Il présentera également une « discrétion magnétique innovante face à la menace aéroportée » et sera doté d’une nouvelle usine de traitement de l’atmosphère du bord [ce qui, au passage, contribuera à améliorer sa discrétion] et de capteurs aux performances accrues.

Quant à sa propulsion, elle reposera sur une chaufferie nucléaire qui, selon TechnicAtome, bénéficiera d’un « certain nombre d’innovations significatives » par rapport à celle des SNA de la classe Suffren. Et celles-ci auront « vocation à être embarquées » sur les chaufferies de type K22 destinées au porte-avions de nouvelle génération.

« Le premier SNLE 3G remplacera Le Triomphant à l’horizon 2035 », la « découpe de la première tôle [étant] prévue fin 2023 », a indiqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire. « Les noms des quatre futurs SNLE n’ont pas encore été définis. Ils seront prochainement proposés au ministre et au chef de l’État. Leur mise en service actif s’échelonnera jusqu’à l’horizon 2050 », a-t-il aussi précisé.

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