Airbus Defence & Space va piloter le projet d’un « futur système aérien pour le transport tactique européen »

En juillet 2022, la Commission européenne lança un appel d’offres portant sur une « phase d’étude de faisabilité du développement éventuel d’un futur avion de transport tactique », en faisant une allusion au projet « Future Mid-Size Tactical Cargo » [FMTC – Futur Cargo Médian], alors conduit par la France, en association avec la Suède, l’Espagne et l’Allemagne, dans le cadre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO].

« Au côté de l’A400M […], la majorité des avions tactiques actuellement en service [C-130, C-295, C-27J…] a maintenant 40 ans. Et il y a un besoin pour un nouvel avion moyen tactique européen plus léger que l’A400M, qui pourrait apporter une capacité complémentaire », avait en effet justifié la Commission.

Puis, en janvier dernier, l’Agence européenne de défense [AED] fit savoir qu’elle accompagnerait le projet FMTC en élaborant la « définition des exigences communes », afin de « permettre aux participants de s’aligner sur une même vision du futur avion cargo médian ». Et elle devait en faire autant avec le programme SATOC [Strategic Air Transport For Outsized Cargo], tout aussi crucial pour l’avenir du transport aérien militaire.

Le 27 juin, sans citer le FMTC, la Commission européenne a indiqué qu’elle venait de retenir le projet FASETT [Future Air System for European Tactical Transportation – Futur système aérien pour le transport tactique européen] au titre du Fonds européen de défense [FEDef].

Doté de 30 millions d’euros, le pilotage du projet FASETT a été confié à la filiale française d’Airbus Defence & Space. Pendant dix-huit mois, il sera ainsi question de réaliser une « étude de faisabilité » ainsi qu’une « analyse » des besoins des États membres de l’Union européenne [UE] en matière d’avions de transport « à l’horizon 2030-40 ». Et, par conséquent, d’examiner les opportunités d’un développement européen afin de « combler » des « lacunes stratégiques ».

Et la Commission européenne de rappeler que les « avions de transport tactique […] sont capables de décoller et d’atterrir depuis/sur de courtes pistes non préparées, de transporter des soldats et des véhicules lors d’un vol à basse altitude pour répondre aux besoins opérationnels ». Ce que l’A400M est déjà en mesure de faire…

Quoi qu’il en soit, le projet FASETT aura une portée plus étendue que le FMTC puisqu’il réunit 33 entités issues de 12 États membres [France, Allemagne, Espagne, Suède, Grèce, Italie, Pologne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Roumanie et Finlande]. Les filiales française, allemande, espagnole et polonaise d’Airbus y sont représentées, de même que les motoristes MTU, ITP, Safran Aircraft Engines et Rolls Royce Deutschland. Pour rappel, ceux-ci sont déjà réunis au sein du consortium Europrop International, lequel fournit les turbopropulseurs TP-400 de l’A400M.

L’un des aspects qu’aura à aborder le projet FASETT portera sur la capacité d’emport de ce [potentiel] avion de transport européen, à l’heure où les véhicules blindés mis progressivement en service actuellement sont plus lourds et volumineux que leurs prédécesseurs.

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