La Marine nationale va créer le prix « Chesapeake » pour distinguer « l’esprit combattant » de ses unités

Lors de l’examen du projet de Loi de programmation militaire 2024-30 à l’Assemblée nationale, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confié avoir demandé au Service historique de la Défense d’être « innovant » pour la liste de noms qu’il proposera pour le porte-avions de nouvelle génération [PANG]… Et il n’est pas exclu qu’il prenne celui d’une bataille, comme le porte-hélicoptères ambiphie [PHA] Dixmude.

Même si cela pourrait ne pas faire plaisir à la Royal Navy [mais, après tout, elle a bien donné le nom de « Trafalgar » à une classe de sous-marin…], le nom de Chesapeake aurait de bonnes chances de s’imposer… car cette victoire éclatante et décisive, remportée par la Marine royale française en 1781 sur son homologue britannique lors de la guerre d’indépendance américaine, concentre « tous les ingrédients qui font aujourd’hui une Marine de combat », fait valoir l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans le dernier numéro hors-série de Cols Bleus.

« Parmi toutes les victoires de la Marine, c’est un formidable exemple, qui nous parle aujourd’hui en concentrant les motifs de fierté : innovation technique et tactique, entraînement poussé, réaction audacieuse face à la surprise, engagement déterminé des équipages dans des conditions défavorables, etc. », détaille l’amiral Vandier. Cette bataille « nous apprend que la force morale est comme un réservoir d’énergie pour les temps difficiles, un ressort qui permet de rebondir alors que la situation paraît inextricable. Forger l’identité collective de la Marine est le moyen de remplir ce réservoir, de tendre ce ressort », poursuit-il.

L’an passé, le CEMM avait dit vouloir faire de la date anniversaire de la bataille de la baie de Chesapeake un « amer » de l’identité de la Marine nationale. Et donc de la commémorer tous les ans, en organisant des « cérémonies » et des « activités collectives » au sein de ses unités.

Mais, désormais, l’amiral Vandier entend aller plus loin puisqu’il a l’ambition de faire de cette commémoration de la bataille de la Chesapeake la « journée de la Marine » [c’est dire le 5 septembre, ndlr], laquelle devra être l’occasion pour « toutes les unités » de montrer « l’âme victorieuse, enthousiaste et pragmatique de la Marine et des marins ».

Pour l’édition 2023 de cette journée, Cols Bleus précise qu’elle portera sur « deux dimensions actuelles » des enjeux de la Marine et qui étaient déjà « présentes lors de la bataille de la baie de la Chesapeake » : la dimension interarmées [mais avec toutefois un accent mis sur la relation avec les Troupes de Marine de l’armée de Terre] et la dimension interalliés car « véritable témoignage de l’amitié stratégique qui unit la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, cet événement a du sens s’il est partagé avec nos alliés ».

Enfin, à cette occasion, le prix « Chesapeake » va être créé afin de distinger les unités qui auront le « mieux témoigné de ce qui fonde une Marine de combat ». Selon Cols Bleus, si les modalités pratiques doivent encore être précisées, il sera remis par le CEMM aux « unités les plus méritantes » pour avoir fait preuve « d’innovation, d’autonomie, d’engagement et de persévérance ».

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