La marine indienne a engagé ses deux porte-avions dans un exercice en mer d’Oman

Rares sont les pays à avoir la capacité de faire manoeuvrer ensemble deux de leurs porte-avions, dotés chacun de leur groupe aérien embarqué… Le Royaume-Uni, avec les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales, aurait théoriquement les moyens de le faire… sauf qu’il ne dipose pas de suffisamment de chasseurs-bombardiers F-35B. Même chose pour l’Italie, qui met en oeuvre les ITS Cavour et ITS Trieste. Le Japon s’est engagé sur cette voie, avec la transformation des JS Izumo et JS Kaga en porte-aéronefs.

Seuls les États-Unis [avec leurs 11 porte-avions, qui plus est à propulsion nucléaire] et la Chine [avec les CNS Liaoning, CNS Shandong et, bientôt le CNS Fujian] disposent d’une telle capacité. Du moins était-ce encore le cas récemment… puisque l’Inde vient de les rejoindre.

En effet, le 10 juin, la marine indienne [Indian Navy] a indiqué qu’elle venait d’effectuer un exercice ayant réuni ses deux portes-avions, à savoir l’INS Vikramaditya et INS Vikrant, en mer d’Oman. Au total, 35 aéronefs, dont des MiG-29K et des hélicoptères MH60R, Kamov, Sea King, Chetak et ALH ont été mis en oeuvre.

« Cette démonstration de prouesses navales souligne l’engagement de l’Inde à sauvegarder ses intérêts nationaux, à maintenir la stabilité régionale et à favoriser les partenariats dans le domaine maritime », a fait valoir l’Indian Navy, via un communiqué.

En outre, et alors que la construction d’un nouveau porte-avions fait débat à New Delhi, l’Indian Navy a souligné l’intérêt de disposer de telles capacités aéronavales.

Les porte-avions « peuvent être positionnés n’importe où, ce qui offre une flexibilité opérationnelle accrue et la possibilité de livrer une réponse rapide aux menaces émergentes ainsi que des opérations aériennes soutenues pour protéger nos intérêts nationaux à travers le monde. Et ils fournissent à nos amis l’assurance que la marine indienne est capable de répondre à nos besoins de sécurité collectifs dans la région », fait valoir le communiqué.

Et celui-ci d’insister : « L’importance des porte-avions restera primordiale pour façonner la stratégie de défense du pays et promouvoir la stabilité régionale ».

Pour rappel, acquis auprès de la Russie, l’INS Vikramaditya [ex-Amiral Gorshkov] a été remis en service en 2013, avec cinq ans de retard par rapport au calendrier initial et une facture de 2,3 milliards de dollars [soit 1,5 milliard de plus que prévu]. Ce navire de 45’000 tonnes a été conçu selon une configuration dite STOBAR [short take-off, barrier-arrested recovery], c’est à dire qu’il est doté d’un tremplin et de brins d’arrêt… comme l’INS Vikrant, qui est le premier porte-avions de conception indienne.

Affichant un déplacement d’environ 40’000 tonnes pour une longueur de 262 mètres et une largeur de 60 mètres, ce navire a été admis au service en 2022. Et il n’a commencé ses opérations aériennes qu’en février dernier.

Cela étant, l’Indian Navy espère en obtenir un troisième qui serait, cette fois, conçu selon une configuration dite CATOBAR [Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery], à l’image des porte-avions français et américains. Un tel format lui permettrait de disposer de deux groupes aéronavals prêts à l’emploi. Une autre de ses priorités concerne les chasseurs embarqués, le MiG-29K n’étant pas assez fiable. Cet appareil sera remplacé soit par le Rafale M français, soit par le F/A-18 Super Hornet américain.

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