Devant être livré au cours de l’été prochain, le sous-marin Duguay-Trouin a débuté ses essais en mer

Le 30 septembre dernier, le réacteur nucléaire K-15 du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Duguay-Trouin, second de la classe « Barracuda », fut mis en route depuis son poste de conduite de propulsion [PCP]. Cette étape, appelée « première divergence », permit ainsi de commencer les tests de flottaison et d’envisager les premières plongées statiques afin de vérifier l’étanchéité et la stabilité du Suffren

D’après le calendrier suivi par son précédesseur, on pensait alors que ce sous-marin débuterait ses essais en mer en janvier, voire en février 2023.

Finalement, le Duguay-Trouin a effectué sa première sortie en mer les 27 et 28 mars, au large de base navale de Cherbourg, avec son équipage « bleu » à bord. C’est en effet ce qu’a indiqué le ministère des Armées, via un communiqué diffusé ce jour.

« La première sortie à la mer, qui marque le démarrage des essais à la mer est un jalon majeur avant la réception du deuxième sous-marin de type Suffren », souligne-t-il.

Comme pour le Suffren [et ce sera aussi le cas pour les quatre SNA suivants], ces essais en mer, qui visent à vérifier les capacités techniques et opérationnelles, sont menés sous la supervision de la Direction générale de l’armement [DGA], de la Direction des applications militaires [DAM] du Commissariat à l’énergie atomique et des énergies renouvelables [CEA], de Naval Group et de TechnicAtome, les deux industriels étant par ailleurs les propriétaires du navire, jusqu’à sa livraison.

Le Duguay-Trouin est « placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour son commandement opérationnel et en sa qualité d’exploitant nucléaire délégué. Maître d’ouvrage du programme Barracuda, la DGA et le CEA sont, quant à eux, responsables des essais jusqu’à la réception du navire et sa livraison à la Marine nationale », rappelle le ministère des Armées.

À noter que, depuis le 23 mars, le Duguay-Trouin est pourvu de ses deux équipages, le « rouge » ayant été officiellement créé lors d’une cérémonie au mémorial du Mont Faron, à Toulon.

« La première mission qui vous attend va être de transformer un sous-marin en essais en un bâtiment de combat apte à se déployer sur les théâtres d’opérations. Dans le sillage de l’équipage bleu, […] il va vous falloir à compter de l’été vous approprier le sous-marin, ses installations, ses modes de conduite, son système d’armes, afin de poursuivre la conquête du domaine d’emploi et avancer vers son admission au service actif. C’est une responsabilité véritablement extraordinaire, qui vous oblige véritablement, tant le niveau d’exigence, de complexité, d’attentes est élevé », a dit le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna d’Istria, commandant l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA] aux sous-mariniers de cet équipage « rouge ».

Une fois livré à la Marine nationale, le Duguay-Trouin devra encore effectuer un déploiement de longue durée [DLD], au cours duquel ses capacités militaires seront mises à l’épreuve. Ce n’est qu’à l’issue qu’il sera officiellement admis au service actif pour remplacer le SNA Rubis, désarmé en novembre 2022.

Pour rappel, d’une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5’300 tonnes en plongée, les SNA de la classe Suffren sont dotés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discrets et plus maneouvrables que leurs prédécesseurs de la classe Rubis, ils sont censés naviguer à plus de 300 mètres de profondeur. Enfinn ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

« Les quatre autres sous-marins du programme Barracuda [Tourville, de Grasse, Rubis et Casabianca] sont actuellement à différents stades de construction, et leurs livraisons s’échelonneront jusqu’à l’horizon 2030 », a conclu le ministère des Armées.

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