La production pétrolière des Landes pourrait revenir exclusivement au ministère des Armées

Depuis que la Terre existe, le climat a constamment évolué. Par exemple, entre les Xe et XIIIe siècle, il faisait plus chaud qu’à notre époque, au point que, en Europe, on pouvait encore trouver des fraises en hiver et que les Anglais faisaient du « bon vin ». Puis est venu ensuite le « petit âge glaciaire », dont la fin se situe au milieu du XIXe siècle. Et entre 1920 et 1940, des records de températures, dont certains tiennent encore aujourd’hui, ont été relevés…

Aussi, et comme le soutient Olivier Postel-Vinay, auteur de « Sapiens et le Climat« , après avoir dirigé les rédactions de plusieurs magazines scientifiques, il « faut replacer le réchauffement climatique dans le temps long » et éviter de céder au « présentisme » qui, selon l’historien François Hartog, fait que « tout devient urgent, et dès lors que tout est urgence, on ne sait plus comment arbitrer entre les urgences ».

Quoi qu’il en soit, en décembre 2017, et justement au nom de la lutte contre le changement climatique, la France a adopté la loi n° 2017-1839 [dite « loi Hulot »] visant à « mettre fin à la recherche ainsi qu’à l’exploitation des hydrocarbures ».

En clair, ce texte interdit la délivrance de permis de recherche d’hydrocarbures et l’exploitation de gaz de schiste. Mais pas seulement puisqu’il prévoit aussi de ne plus prolonger les concessions déjà accordées pour l’exploitation de pétrole au-delà de 2040.

Beaucoup l’igorent sans doute… Mais le département des Landes, [40], grâce au site de Parentis, est producteur de pétrole. Ce qui lui vaut d’ailleurs d’être surnommé le « Texas français ». Ce gisement a été repris en 2006 par Vermilion, une entreprise canadienne qui avait le projet optimiser l’extraction des puits existants. La concession fut alors renouvelée pour une durée de 25 ans. « C’est aujourd’hui le premier producteur de pétrole en France métropolitaine, implanté sur les bassins parisien et aquitain, avec environ 12 600 barils par jour [la production nationale journalière est de 20 000 barils par jour]. Ce qui ne représente qu’1 % de notre consommation actuelle », avait expliqué Sud Ouest, en 2016.

Or, ce 1% des besoins pétroliers correspond… à ceux des forces françaises. D’où les efforts du député Fabien Lainé [MoDem] pour que, au regard du contexte géostratégique, cette production landaise soit affectée au Service de l’Énergie Opérationnelle [SEO] du ministère des Armées. Seulement, la « loi Hulot » pourrait être un obstacle.

« Dans un esprit responsable qui tiendrait compte de la transition énergétique et de la lutte contre les changements climatiques », assure-t-il, le député plaide « pour un assouplissement de la loi Hulot en évoquant le droit en matière d’accès à l’énergie, les enjeux d’autonomie stratégique des Forces armées françaises, notamment celles des opérations militaires extérieures ».

« 1 % de nos besoins de pétrole est produit sur le sol français. Les armées consomment 1 % de nos besoins. Les Landes est le département où l’on produit le plus de pétrole sur le territoire français. C’est ici qu’il convient de parler de pétrole stratégique et responsable, car il y a 3 fois moins d’émissions carbone sur le pétrole extrait dans le département par rapport à celui qui est importé. On pourrait se servir ainsi notamment du pétrole produit à Parentis-en-Born, pour alimenter le matériel des Forces armées françaises », explique M. Lainé.

Visiblement, ses arguments ont porté. Lors de son audition par les députés commission de la Défense, le 24 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a indiqué que le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale [SGDSN, qui relève du Premier ministre, nldr] s’était saisi du dossier.

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