La Russie se dit toujours prête à aider la Turquie pour développer le chasseur de 5e génération TF-X

Cette semaine, en marge du forum « Armée 2021 », organisé près de Moscou, Alexandre Mikheev, le directeur général de Rosoboronexport, l’agence russe chargée des exportations d’équipements militaires, a assuré que les discussions portant sur l’acquision d’un second lot de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » étaient sur le point d’être finalisées… Ce qu’un responsable turc [anonyme] a démenti quelques heures plus tard, évoquant une « opération de désinformation » à l’heure où Ankara cherche à recoller les morceaux avec Washington.

Aussi, les propos tenus auprès de l’agence Tass par Dmitri Chougaïev, le directeur du Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique [FSVTS], sont à prendre avec quelques précautions. Cela étant, ils ne seraient guère surprenants.

En effet, en 2018, Viktor Kladov, un responsable du consortium russe Rostec, avait jeté les bases d’une coopération avec la Turquie afin d’aider cette dernière dans le développment de l’avion de combat de 5e génération TF-X, mené depuis 2010 par Turkish Aerospace.

Selon l’industriel, le TF-X doit être un avion de supériorité aérienne furtif, doté de capacités air-sol, pouvant voler à la vitesse de Mach 2 à l’altitude de 55’000 pieds. Et il est question de l’équiper notamment d’un radar à antenne active [AESA].

Cependant, la Turquie ne maîtrise pas tous les savoir-faire nécessaires pour conduire un tel programme. En particulier en matière de propulsion. Un partenariat avec Rolls Royce avait été envisagé, mais les discussions ne purent aboutir. Puis, Turkish Aerospace jeta son dévolu sur le réacteur F-110 de l’américain General Electric… Mais, en raison des sanctions prises par Washington en réponse à l’achat de systèmes S-400 par Ankara, ce projet est actuellement compromis.

Quoi qu’il en soit, en juin 2020, M. Chougaïev avait indiqué que la Russie comptait proposer à la Turquie son aide pour développer le TF-X. « Nous avons des choses à offrir dans les domaines des moteurs – cette question a déjà été discutée -, des systèmes de commande et de contrôle, de l’ergonomie, des équipements de bord et des systèmes de survie des pilotes », avait-il énuméré.

Plus d’un an après, et même si, en mars dernier, un responsable turc avait laissé entendre que la Turquie pourrait, si nécessaire, acquérir des avions de combat auprès de la Russie, ce dossier n’a pas connu d’évolution significative. En apparence du moins…

Car si l’on en croit le directeur FSVTS, des « consultations » seraient « en cours avec la partie turque au niveau de groupes spécialisés sur les questions concernant le développement d’un avion de combat turc ».

« À cet égard, il existe des domaines intéressants où nous pourrions apporter une assistance technologique, compte tenu de l’expérience que possèdent nos spécialistes dans le développement et la fabrication d’avions. Et nous sommes prêts à partager notre expertise avec nos partenaires turcs. Mais il est prématuré de parler de détails précis à ce stade », a assuré M. Chougaïev.

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