Prague choisit l’américain Bell pour moderniser sa flotte d’hélicoptères militaires
La semaine passée, le Sénat tchèque a reproché au gouvenement de ne pas respecter ses engagements en matière de dépenses militaires, ces dernières devant s’élever, cette année, à 2,6 milliards d’euros [66,7 milliards de couronnes tchèques, ndlr], ce qui représente 1,2% du PIB. Or, Prague a pris l’engagement auprès de l’Otan de consacrer 2% de son PIB à sa défense d’ici 2024. D’où le ferme rappel des sénateurs…
Cependant, et d’après un communiqué publié le 21 août par le ministère tchèque de la Défense, une rallonge de 1,2 milliard de couronnes a été consentie par Prague pour financer la modernisation des capacités militaires du pays. Ce qui fait que, en 2020, le budget des forces armées tchèques devrait augmenter de 8,8 milliards de couronnes [soit 345 millions d’euros].
Cette hausse annoncée du budget de la défense tchèque dépendra en partie de recette exceptionnelles étant donné que, le 20 août, le ministère a ouvert un nouvel appel d’offres afin de céder ses emprises immobilières devenues inutiles.
Quoi qu’il en soit, cette augmentation des dépenses militaires doit permettre aux forces tchèques de remplacer les matériels hérités de la période soviétique, notamment les blindés et les hélicoptères.
Justement, à ce propos, le ministre tchèque de la Défense, Lubomír Metnar, a indiqué que Prague allait se procurer 12 hélicoptères d’attaque et de manoeuvre auprès du constructeur américain Bell Helicopters. Ce qui est une petite surprise.
En effet, en mai dernier, un avis de la Defense Security Cooperation Agency [DSCA] avait suggéré que les forces tchèques souhaitaient se doter de 4 hélicoptères d’attaque Bell AZ-1 Viper et de 8 appareils de manoeuvre de manoeuvre UH-60M Black Hawk, produits par Sikorksy. Le montant de ces deux contrats potentiels était alors estimé à un peu plus d’un milliard de dollars.
Visiblement, et même si la DSCA a l’habitude de forcer le trait quand elle évalue la valeur d’un contrat, la somme demandée aura été trop élevée pour Prague. D’où la décision annoncée par M. Metnar, laquelle porte sur l’achat de quatre AZ-1 Viper et de huit hélicoptères de manoeuvre Bell UH-1Y Venom, dont le prix unitaire [sans armement, ni pièces de rechange] est estimé à environ 22 millions de dollars.
Selon le ministre tchèque, l’acquisition de ces 12 hélicoptères auprès de Bell devrait coûter 14,5 milliards de couronnes [560 millions d’euros]. D’après l’agence de presse CTK, il est prévu de signer le contrat d’ici la fin de cette année, pour des livraisons d’ici 2023.
De dimensions plus réduites que le Black Hawk, le Bell UH-1Y Venom offre un bon rapport performances/prix. Susceptible d’être armé par deux mitrailleuses de 12,7 mm et de deux paniers à roquettes, cet appareil peut transporter jusqu’à 12 soldats équipés ou six blessés sur civière ou 2.990 kg sous élingue.
Quant au Bell AZ-1 Viper, utilisé notamment par l’US Marine Corps, il est armé d’un d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il est possible de lui intégrer, en plus de ses différents capteurs optroniques, deux 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272.
Le choix de ces deux appareils n’est pas sans logique. En effet, le Venom et le Viper sont tous les deux motorisés par des turbines General Electric T700-GE-401, ce qui autorisera des mutualisations dans le domaine du maintien en condition opérationnelle [MCO].
Pour rappel, la République tchèque a déjà commencé à moderniser ses capacités militaires, avec la location d’avions de combat Gripen [dont, par ailleurs, quatre vont être déployés en Estonie au titre de l’Otan, nldr] et le récent contrat relatif à l’achat de 62 blindés Titus auprès du français Nexter.