L’aviso « Commandant Blaison » a saisi une petite cargaison d’armes au large de la Libye

Initialement lancée pour « casser » le modèle économique des passeurs libyens de migrants, l’opération navale européenne EUNAVFOR MED « Sophia » a été autorisée, par la résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies, à faire respecter l’embargo sur les armes imposé à la Libye.

Ce texte, adopté en juin 2016, placé sous chapitre VII (qui autorise l’usage de la force si nécessaire) et prolongé par la résolution 2357, permet ainsi aux navires de l’opération Sophia d’intercepter et d’inspecter en haute mer tout bateau suspecté de se livrer au trafic d’armes et d’équipements militaires au large de la Libye, sans avoir à en demander l’autorisation au pays dont il bat pavillon.

Depuis, les saisies ont été plutôt rares… La première ayant eu lieu en mai dernier, après l’interception du cargo libyen « El Mukhtar » par le navire auxiliaire allemand FGS Rhein. L’équipe de visite lituanienne embarquée à bord de ce dernier a ainsi pu mettre la main sur des fusils d’assaut AK-47 (Kalachnikov), des mitrailleuses, des lance-roquettes, des mortiers et des munitions.

Il aura fallu attendre plus d’un mois pour qu’une seconde saisie soit effectuée par un navire de l’opération européenne. En effet, le 19 juin, en liaison avec l’opération italienne Mare Sicuro, l’aviso « Commandant Blaison » (décrit, à tort, comme étant une frégate par le communiqué d’EUNAVFOR MED), a intercepté le cargo… « El Mukhtar ». Les armes saisies – pas plus d’une dizaine – ont été transférées à bord du navire de la Marine nationale et seront « éliminées en temps voulu conformément à la résolution 2357 ».

Le cargo en question avait été repéré par des moyens engagés dans l’opération Mare Sicuro, lancée en 2015 par l’Italie afin de contrer toute menace terroriste en Méditerranée centrale.

La « coopération entre l’opération de l’Union européenne et celle de la marine italienne est un autre exemple de la manière dont les acteurs militaires peuvent travailler efficacement ensemble et coordonner leurs activités en Méditerrannée », a fait valoir le communiqué d’EUNAVFOR MED.

Pourquoi le cargo libyen, habitué à transporter des armes probablement pour le compte des milices de Benghazi, a-t-il été arraisonné une seconde fois? Tout simplement parce que l’opération Sophia n’est pas autorisée à interpeller les trafiquants, ni à se saisir de leurs navires. Sera-t-il intercepter une troisième fois? Les paris sont ouverts.

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