La piste « islamiste » évoquée dans l’enquête sur l’attentat contre le bus du Borussia Dortmund
Le 11 avril, le Borussia Dortmund devait affronter l’AS Monaco en quart de finale de la Ligue des Champions. Devait car le bus de l’équipe allemande a été la cible de trois explosions sur la route menant au Westfalenstadion (encore appelé Signal Iduna Park). La rencontre a donc été reportée de 24 heures, même si un des joueurs – le défenseur Marc Bartra – a été blessé.
Depuis, les autorités allemandes font preuve d’une extrême prudence au sujet de cet incident qui aurait pu être dramatique. Toutefois, a reconnu Frauke Köhler, une représentante du parquet antiterroriste, « compte tenu des modalités opératoires, on peut peut partir du principe qu’il s’agit d’une attaque à caractère terroriste. »
Le plus inquiétant est le mode opératoire dans la mesure où des engins explosifs improvisés ont été utilisés pour cette attaque. Selon le parquet antiterroriste allemand, ils avaient une « force explosive de 100 mètres » et contenaient des « tiges métalliques », dont l’une a atteint le repose-tête d’un siège à l’intérieur du bus. C’est préoccupant car cela est de nature à confirmer la crainte de voir des jihadistes partis en Irak et en Syrie revenir en Europe avec des techniques apprises lors de leur séjour dans ces zones de conflit.
Pour le moment, les enquêteurs allemands parlent d’une possible « motivation islamiste » étant donné que les appartements de deux suspects appartenant à cette mouvance ont été perquisitionnés. Selon Stadt Anzeiger de Cologne, l’un d’eux serait un Irakien âgé de 25 ans tandis que l’autre serait un ressortissant allemand.
Cependant, une lettre de revendication retrouvée peu après sur les lieux des explosions ne peut que renforcer la thèse jihadiste étant donné qu’elle appelle l’Allemagne à cesser de participer à la coalition anti-jihadiste dirigée au Levant par les États-Unis. Cette contribution allemande repose essentiellement sur 6 avions de reconnaissance Tornado ECR, lesquels ne participent pas aux frappes.