La Suède confirme sa volonté de rétablir un service militaire d’une durée de 11 mois

En octobre 2016, le gouvernement suédois avait annoncé son intention de rétablir la conscription, pourtant mise en sommeil en 2010. Ce 2 mars, il a confirmé cette mesure en adoptant, en Conseil des ministres, un décret allant dans ce sens.

Concrètement, tous les jeunes suédois, garçons comme filles, nés après 1999, seront contactés à partir du 1er juillet 2017 pour répondre à un questionnaire. Sur la base de leurs réponses, 13.000 d’entre-eux seront sélectionnés pour être ensuite éventuellement incorporés après le 1er janvier 2018. Le nombre des conscrits dépendra des besoins exprimés par les forces armées du pays. Actuellement, ils sont évalués à 4.000 personnels. Enfin, la durée de ce service militaire a été fixée à 11 mois.

« C’est très important de souligner que le service militaire s’adresse aux filles et aux garçons », a commenté Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense. « Il importe que la Défense ait un profil paritaire », a-t-il ajouté.

Cette décision de rétablir la conscription « fait partie de l’ambition d’augmenter les capacités militaires » suédoises, a fait valoir M. Hultqvist, qui a souligné l’évolution de la situation sécuritaire dans la région de la Baltique. « Nous sommes dans un contexte dans lequel la Russie a annexé la Crimée. Elle fait plus d’exercices dans notre voisinage proche », a-t-il relevé.

Or, a encore ajouté le ministre, « nous avons vu que les unités n’arrivaient pas à être remplies sur la base du volontariat. Il fallait prendre une décision pour compléter le système, c’est pour cela que nous réactivons la conscription. »

À Stockholm, on s’inquiète des intentions de la Russie. Lors des fêtes de Pâques de 2013, des bombardiers russes avaient simulé des raids sur deux bases aériennes du pays. Et l’affaire de la Crimée, associée à l’intensification de l’activité militaire russe, a conduit le gouvernement suédois à revoir sa politique de défense, et donc aux coupes budgétaires affectant ses forces armées. Et cela d’autant plus que, il y a quatre ans, le chef d’état-major de ces dernières, qui était alors le général Sverker Göranson, avait sonné le tocsin en affirmant que le pays ne tiendrait pas plus d’une semaine en cas d’une attaque limitée de son territoire.

Depuis, la Suède a pris plusieurs mesures importantes, à commencer par la hausse de ses dépenses militaires. Récemment, elle a actualisé son concept de « défense totale », afin d’être en mesure de répondre aux menaces de guerre hybride, décidé de remilitariser l’île stratégique de Götland et renoncé à la mise aux enchères des fréquences de la bande des 700 MHz pour des « impératifs de sécurité nationale ». Enfin, Stockholm a également renforcé ses coopérations militaires avec ses voisins, en particulier avec la Finlande.

À noter que ces deux pays, confrontés tous les deux à des violations de leur espace aérien par des avions militaires russes, ont entamé une réflexion pour rejoindre éventuellement l’Otan.

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