Les responsables militaires lettons et russes se sont rencontrés pour tenter d’atténuer les tensions

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Pour des raisons historiques et parce qu’ils comptent, au sein de leurs populations, une importante minorité russe, les pays baltes, bien que membres de l’Otan et de l’UE, redoutent d’être déstabilisés (voire d’être envahis) par la Russie, comme cela fut le cas en janvier 1991, quand les projecteurs étaient alors braqués sur l’opération visant à libérer le Koweït.

Et l’annexion de la Crimée ainsi que les menées séparatistes dans le sud-est de l’Ukraine, ne sont évidemment pas faites pour les rassurer. D’où les mesures dites de « réassurance » à leur égard prises par l’Alliance atlantique, avec la décision de déployer 4 bataillons multinationaux dans les pays baltes et en Pologne.

Cela étant, l’Otan souhaite maintenir le dialogue avec Moscou. Cette année, et pour la première fois depuis la crise ukrainienne, le Conseil Otant-Russie (COR) s’est réuni à deux reprises. Mais les discussions n’ont servi qu’à constater des désaccords « profonds ».

« Notre coopération sur le plan pratique reste en suspens en raison des actions agressives entreprises par la Russie à l’égard de l’Ukraine. […] Dans le même temps, nous avons décidé de laisser ouvertes les voies du dialogue politique », a résumé en septembre, le secrétaire général adjoint de l’Otan, Alexander Vershbow, à l’issue d’un entretien avec Alexandre Grouchko, représentant russe auprès de l’Alliance.

Seulement, l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison Blanche inquiéte les pays baltes. Pendant la campagne, le candidat républicain n’avait en effet pas ménagé ses critiques à l’endroit de l’Otan. En outre, Newt Gingrich, l’un de ses principaux conseillers, a tenu des propos peu rassurants. « Je ne suis pas sûr de vouloir provoquer une guerre nucléaire à cause d’un endroit qui se trouve dans la banlieue de Saint-Pétersbourg », a-t-il en effet affirmé.

C’est donc dans ce contexte que des experts militaires lettons et russes se sont rencontrés à Riga, le 8 décembre, pour évoquer les tensions entre les deux pays. Ces discussions ont été l’occasion de se parler franchement. Du moins, c’est ce que sous-entendent les communiqués diffusés par les deux parties.

Côté russe, le ministère de la Défense a expliqué que cette rencontre avait permis de discuter « des problèmes de sécurité dans la région de la Baltique ainsi que des mesures possibles pour atténuer les tensions et pour le développement bilatéral de mesures de confiance et de transparence en matière militaire. »

Ce qui a été confirmé par Riga. Le ministère letton de la Défense a précisé que ses représentants ont appelé « à une plus grande transparence dans ses activités militaires, pas seulement en mots mais en actes. » Et d’expliquer que ces dernières, dont font partie des « exercices militaires à grande échelle », le « déploiement d’infrastructures militaires » et la « création de nouvelles unités militaires », suscitent « des inquiétudes sur les intentions et les ambitions à long terme de la Russie dans la région. »

D’autant plus que, a souligné le ministère letton de la Défense, Selon ces activités militaires russes près de la frontière avec la Lettonie sont « plus orientées vers l’attaque que vers la défense ».

A priori, cette rencontre a seulement permis de « prendre la température ». Mais, a précisé Moscou, ce dialogue est appelé à se poursuive.

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