Ukraine : Selon la justice néerlandaise, le vol MH-17 a été abattu par un système livré par la Russie aux séparatistes

buk-20160928Le 17 juillet 2014, un Boeing B-777 de la Malaysia Airlines, avec 298 personnes à bord et assurant la liaison Amsterdam/Kuala Lumpur (vol MH-17), était abattu alors qu’il survolait l’est de l’Ukraine, théâtre de combats entre séparatistes pro-russes et forces gouvernementales.

Peu après, les Occidentaux affirmèrent que le B-777 fut victime d’un missile de défense aérienne Buk M1 de facture russe, tiré par les séparatistes. Ce que Moscou démentit avec vigueur, affirmant que l’armée ukrainienne était aussi dotée d’un tel système. Puis un responsable militaire russe mit en cause un avion d’attaque Su-25 Frogfoot ukrainien alors que ce type d’appareil n’est manifestement pas en mesure d’abattre un avion volant à 10.000 mètres d’altitude, comme c’était le cas du MH-17.

Cela étant, en octobre 2015, le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV), chargé de l’enquête, est arrivé à la conclusion que le vol MH-17 avait bel et bien été abattu par une « ogive 9N314M montée sur un missile de la série BUK 9M38M », tiré depuis une zone de « 320 km2, située à l’est de Donetsk, près de la frontière russe ». C’est à dire dans un secteur alors contrôlé par les séparatistes.

Ce rapport de l’OVV a évidemment servi à l’enquête menée par la justice néerlandaise, laquelle vient de présenter ces premières conclusions. Et elles risquent fort de déplaire à Moscou.

« Sur la base de l’enquête pénale, nous pouvons conclure que le vol MH17 a été abattu le 17 juillet 2014 par un missile BUK apporté du territoire de la Fédération de Russie et qu’après le lancer, le système a été réacheminé en Russie », a en effet affirmé Wilbert Paulissen, l’un des enquêteurs, lors d’une conférence de presse donnée ce 28 septembre.

Pour étayer leurs affirmations, les enquêteurs se sont appuyés sur des photos, des vidéos, des témoignages ainsi que sur des données de télécommunications et des conversations téléphoniques. Et c’est ce qui leur a permis de déterminer l’itinéraire emprunté par le convoi ayant transporté le système BUK. « Notre enquête a montré que l’endroit depuis lequel le missile a été tiré était aux mains des rebelles », a ainsi fait valoir M. Paulissen.

De son côté, Fred Westerbeke, le coordinateur de l’enquête, les investigations ont identifié « une centaine de personnes ayant joué un rôle actif dans l’armement du système BUK ou dans son transport, ainsi que des personnes qui ont facilité ou aidé à son transport. » Toutefois, a-t-il ajouté, « aucune de ces personnes n’est automatiquement considérée comme un suspect » et ces dernières sont invitées à contacter les enquêteurs afin d’expliquer leur rôle ou de donner des informations supplémentaires.

Peu avant la conférence de presse des enquêteurs néerlandais, la Russie avait pris les devants en accusant, à nouveau, les forces urkrainiennes d’être les responsables de la tragédie du vol MH-17.

« Le fait que l’Ukraine n’ait pas encore rendu publiques les informations de ses stations radar suggère que l’endroit à partir duquel le missile a été tiré -s’il s’agit bien d’un BUK- se trouve dans le territoire contrôlé par l’armée ukrainienne », avait ainsi fait valoir le général russe Andreï Kobane. « Si le Boeing malaisien avait été touché par un missile tiré d’un territoire situé à l’est du site du crash, cela aurait été détecté par les radars russes », avait-il ajouté.

Puis, après les résultats préliminaires de l’enquête néerlandaise, le Kremlin est monté à son tour au créneau, via Dmitri Peskov, son porte-parole. Ce dernier a ainsi insisté sur le fait que la Russie a communiqué des « informations complètes » aux enquêteurs. « Les données sont sans équivoque et dans ces données, il n’y a pas de missile. Donc, s’il y a eu un missile, il n’aurait pu être tiré que d’un autre territoire », a-t-il plaidé.

Plus : Lire les conclusions de l’enquête de la justice néerlandaise : https://www.om.nl/onderwerpen/mh17-vliegramp/presentaties/presentation-joint/

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