Falloujah : Les forces irakiennes comptent déjà plus de 1.000 blessés dans leurs rangs

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Comme l’a souligné, plus tôt cette semaine, un porte-parole du Pentagone, l’État islamique (EI ou Daesh) a bel et bien « l’intention de se battre » pour tenter de garder le contrôle de Falloujah, première grande ville irakienne tombée sous son emprise en janvier 2014. Du coup, l’offensive lancée par les Forces de sécurité irakiennes (FSI), avec l’appui aérien de la coalition internationale, pour en déloger les jihadistes est « dure ». Mais il fallait s’y attendre.

Au 8e jour de leur opération, soit le 30 mai, les forces irakiennes – dont les unités d’élite du contre-terrorisme – ont réussi à atteindre la banlieue de Naimiyah, en progressant à partir de trois axes. Mais elles se heurtent à une forte résistance des jihadistes.

« Nos forces poussent pour entrer dans le centre-ville, mais il y a une forte résistance », a admis, le 2 juin, le général irakien Abdelwahab al-Saadi, commandant de l’opération. « À chaque fois que nos forces essayent d’avancer, elles font face à des systèmes de défense mis en place par Daesh », a confié, à l’AFP, un commandant de police.

Et pour cause : Falloujah étant encerclée, les jihadistes ne peuvent plus battre en retraite, ce qui les pousse à se battre. Et cela d’autant plus que cette ville est pour eux un symbole dont la perte pourrait être désastreuse pour leur « califat » autoproclamé. En outre, le terrain leur est favorable.

À ce stade, il est difficile d’avoir un bilan précis des pertes subies par les deux côtés. Cela étant, un responsable des services de santé irakiens a indiqué que les combats ont déjà fait plus de 1.000 blessés dans les rangs des forces irakiennes.

« Nous avons reçu 1.119 blessés depuis le début de l’opération », a-t-il dit. « Ils sont soignés dans plusieurs hôpitaux dont ceux d’Abou Ghraib et de Yarmouk », a-t-il précisé. Ces blessés viennent des rangs de l’armée, de la police, des services anti-terroristes et des unités paramilitaires Hached al-Chaabi (Mobilisation populaire), principalement formées par des milices chiites proches de l’Iran.

S’agissant du nombre de morts, aucun bilan n’est disponible. Cependant, il a été rapporté que, à la date du 1er juin, au moins 70 combattants tués à Falloujah ont été enterrés dans un cimetière de Najaf. Et, selon des responsables provincieux, 26 miliciens chiites de la Mobilisation populaire, originaires de Bassorah (sud), y ont laissé la vie. Mais il est fortement probable que les pertes soient plus élevées.

Quant aux 50.000 habitants de Falloujah, il est là aussi compliqué de savoir ce qu’il en est vraiment. Les civils sont en effet pris entre deux feux : les jihadistes, qui les empêchent de fuir les combats, et les forces gouvernementales.

Ainsi, le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri (un sunnite), s’est dit préoccupé par des informations faisant état d’exactions commises par les forces irakiennes contre les civils de Falloujah.

Il y a « des informations indiquant des violations par certains membres de la police fédérale et des volontaires contre des civils », a-t-il déclaré via un communiqué publié le 2 juin. « Ces actions entachent les sacrifices (…) faits par nos forces de sécurité héroïques », a-t-il continué, avant d’exhorter le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, à « se pencher sur ces actes et à les traiter de manière stricte et rapide. »

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