Du gaz moutarde a été utilisé en Syrie en août dernier

Au cours de ces derniers mois, plusieurs attaques chimiques ont été rapportées à l’issue de combats dans le nord de l’Irak et en Syrie. Cependant, les substances utilisées n’ont été que rarement précisées, comme en juillet dernier, où les milices kurdes syriennes (YPG) ont fait état de la diffusion d’un « gaz jaune avec une forte odeur d’oignon pourri » lors de combats contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh).

Cela étant, les experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont pu déterminer que de l’ypérite (ou gaz moutarde) a été utilisé lors de combats ayant eu lieu près de la ville de Marea, située dans la province d’Alep (nord de la Syrie), le 21 août dernier. Il s’agit de la première confirmation de l’usage de cette substance toxique dans le pays.

« Nous avons confirmé les faits mais nous n’avons pas déterminé les responsables », a confié, à l’AFP, une source de l’OIAC. Un rapport confidentiel sera envoyé aux pays membres de cette organisation avant une réunion prévue fin novembre à La Haye (Pays-Bas).

Selon des Organisation non gouvernementales (ONG), des dizaines de personnes avaient été exposées à des substances toxiques lors de combats ayant impliqué l’EI à Marea. Certaines d’entre elles, soignées par un hôpital rattaché à Médecins sans Frontières (MSF), affirmèrent avoir observé « un gaz jaune » après l’explosion d’un obus de mortier près de leur maison.

Or, ce 21 août, les jihadistes auraient tiré au moins 50 obus sur Marea. Qu’ils aient eu recours à des armes chimiques ne serait donc pas surprenant, d’autant plus que l’EI a toujours cherché à se procurer un tel arsenal. Mais, jusqu’à présent, l’organisation terroriste avait surtout utilisé du dichlore (ou Bertholite).

Mais les jihadistes ne sont probablement les seuls à avoir eu recours à cette substance : les forces syriennes sont également soupçonnées d’en avoir fait usage dans une région frontalière avec le Liban. Le 7 août, le Conseil de sécurité des Nations unies a d’ailleurs formé un groupe d’experts dont la mission est d’identifier dans la mesure du possible, les individus, entités, groupes et gouvernements » responsables de ces actes.

Pour rappel, ces attaques au moyen de gaz ont eu lieu alors que l’arsenal chimique syrien a été démantelé en 2014, sous l’égide de l’OIAC.

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