Le général Lanata espère que le projet Cognac 2016 sera effectif au plus tard en 2018

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Le projet de Formation modernisée et d’entraînement différencié des équipages de combat (FOMEDEC), structurant pour l’armée de l’Air, était prévu pour démarrer en 2016 (d’où son autre nom, Cognac 2016).

L’idée de ce projet, susceptible de générer 100 millions d’euros d’économies par an, consiste à moderniser la formation des jeunes pilotes de chasse tout en mettant en place un « entraînement différencié » pour 50 autres parmi les plus anciens, appelés à constituer un « second cercle » devant permettre à l’armée de l’Air de tenir, en cas de forte tension, ses contrats opérationnels.

Ainsi, ces derniers ne voleront plus que 40 heures par an sur avion de combat. Toutefois, ils auront à effectuer 140 heures de vol en mission d’instruction sur un appareil d’entraînement et devront passer 40 heures dans un simulateur de vol.

Ce dispositif prévoit la fermeture de la plateforme aérienne de Tours au profit de celle de la base aérienne de Cognac-Châteaubernard. Dans le même temps, il s’agit de remplacer les Alphajet de l’École de l’aviation de chasse.

« Ce projet participe également de notre capacité à durer et de la modernisation de nos capacités. De fait, les objectifs que nous poursuivons sont multiples en la matière. Il s’agit, en premier lieu, de moderniser la formation des pilotes de chasse. Cette modernisation est rendue nécessaire par le fossé important qui existe actuellement entre les Alphajet employés au début de la formation et la génération du Rafale », a ainsi expliqué le général André Lanata, le nouveau chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), aux députés de la Commission « Défense ».

« L’Alphajet est en effet un avion des années 1980; il ne dispose donc pas d’un système d’armes nous permettant de former correctement nos pilotes de chasse », a-t-il encore souligné. Il s’agira donc de remplacer cet appareil par une « flotte plus économique », via un leasing de 4 ans assorti d’une option d’achat.

« Ce dispositif exige que nous nous appuyions sur des appareils plus modernes, qui embarqueront de la simulation représentative d’un système d’armes moderne, et plus économiques. Tels sont les deux paramètres que l’armée de l’Air a fait figurer dans son expression de besoins », a ajouté le CEMAA.

Le choix du successeur de l’Alphajet fait l’objet d’un appel d’offres, dont la validité est déjà contestée par un candidat sérieux, à savoir le constructeur tchèque Aero Vodochody, qui propose son avion d’entraînement L-39 NG.

Bien évidemment, cela ne va pas accélérer le mouvement… alors que, comme l’a rappelé le général Lanata, « l’armée de l’Air envisageait initialement une mise en service en 2016 ».  Mais, a-t-il ajouté, « les discussions ont un peu traîné et la contractualisation est longue, en raison du montage que nous voulons réaliser », lequel « ne concerne pas que l’acquisition des équipements  » mais aussi l’achat de « la prestation permettant de produire les heures de vol sur la base de Cognac ».

Du coup, le général Lanata a dit espérer que la « mise en service opérationnelle » du projet FOMEDEC « aura lieu au plus tard en 2018 », avant de préciser avoir « compensé au mieux, dans le cadre des travaux de VAR [ndlr, Version actualisée du référentiel (*)], le delta financier afin d’intégrer le retard du programme ». Mais pour cela, encore faut-il que les premiers avions devant remplacer les Alphajet soient livrés en 2017… D’où l’importance qu’il n’y ait aucun litige au niveau de l’appel d’offres.

(*) Le référentiel est un tableau actualisé et détaillé des échéanciers financiers sur la période de la LPM des opérations relevant du budget de la Défense, classées par type (études, développements, etc…)

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