Après le double attentat de N’Djamena, l’aviation tchadienne frappe Boko Haram au Nigéria

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En première ligne dans les opérations militaires menées contre les groupes jihadistes qui sévissent dans le nord du Mali et Boko Haram, qui, lié à l’État islamique, a multiplié les incursions meurtrières au Cameroun et au Niger, le Tchad est particulièrement exposé au risque terroriste. Et ce qui était redouté a fini par se produire le 15 juin, avec deux attentats commis simultanément contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena (bilan : 33 tués et une centaine de blessés).

Si cette attaque n’a pas encore été revendiquée, il ne fait aucun doute pour les autorités tchadiennes qu’elle a été planifiée par Boko Haram. Cette certitude s’explique par l’identification des kamikazes à l’origine des deux attentats, ce qui a permis aux enquêteurs, compte-tenu des signes qu’ils portaient (scarification) qu’ils étaient originaires de la région du Lac Tchad.

Aussi, N’Djamena a annoncé avoir effectué des « frappes aériennes », le 17 juin, sur des positions occupée par l’organisation jihadiste dans le nord du Nigéria.

« En réaction aux actes lâches et barbares perpétrés par les terroristes de Boko Haram contre l’école de police et les abords du commissariat central de police, occasionnant la mort de plusieurs citoyens tchadiens, les forces armées et de sécurité ont mené ce mercredi des frappes aériennes en représailles, sur des positions de ces terroristes en territoire nigérian », a ainsi fait savoir, par voie de communiqué, l’état-major tchadien.

Selon la même source, ces frappes auraient détruit « six bases » de Boko Haram et « causé » dans ses rangs de « nombreux dégâts humains et matériels ». Et l’état-major d’assurer : « Toujours prêtes et promptes à réagir, nos forces de défense et de sécurité vont traquer sans merci ces terroristes sans foi ni loi pour qu’aucune goutte de sang tchadien versé ne reste impunie ».

Aucune précision n’a été donnée sur les appareils utilisés pour ces frappes. L’aviation tchadienne dispose de 8 avions d’attaque Su-25 UB « Frogfoot » ainsi que des hélicoptères Mi-17 et Mi-24/35.

Ce n’est pas la première fois que l’aviation tchadienne bombarde les positions de Boko Haram au Nigéria. Fin janvier, elle avait déjà effectué des frappes à Gamboru, une ville située seulement à 500 mètres de la frontière camerounaise. À l’époque, le Tchad avait lancé, à partir du Niger et du Cameroun, une double offensive contre les jihadistes nigérians. Au 10 avril 2015, les troupes tchadiennes déploraient 71 tués dans leurs rangs.

Par ailleurs, avec les pays de la commission du bassin du lac Tchad, N’Djamena va participer à une force mixte internationale mise sur pied sous l’égide de l’Union africaine pour combattre Boko Haram. Cette dernière devrait être dépoyée à partir du 30 juillet prochain.

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