Bourget : La DGA présente trois innovations financées via le dispositif RAPID

À l’occasion du 51e Salon international de l’aeronautique et de l’espace, la Direction générale de l’armement (DGA) a mis en avant trois innovations développées en partie grâce à un financement via le dispositif RAPID (Régime d’appui à l’innovation duale), lequel vise à soutenir des projets de recherche industriel à fort potentiel technologique pouvant avoir des applications militaires et des retombées pour le marché civil.

Ainsi en est-il de BULLE (Bras Ultra Léger articulé gonflabLE), un nouveau concept de robot en… matière textile, lequel permettra d’intervenir dans des milieux confinés ou difficiles d’accès.

Réalisé par l’entreprise Warein avec le soutien de la DGA, BULLE est « une sorte de sandwich de plastique avec des fibres de hautes densité à l’intérieur », expliquait, en novembre, Sébastien Voisembert, son concepteur.

Ultra-léger et tenant dans un sac à dos, BULLE est totalement autonome en énergie tout en étant résistant aux chocs. Facile à mettre en oeuvre, il pourrait être utilisé pour inspecter un aéronef,  » à plus de 15 mètres de hauteur, sans grue ni échafaudage et sans risque d’endommagement », précise la DGA.

« Les articulations textiles de BULLE autorisent des mouvements de rotation d’une grande amplitude (±90°), tout en résistant à la torsion. La longueur du bras de BULLE et le nombre d’articulations sont ajustables. Un exemple : un bras de 2 mètres, pesant 800 g, peut porter 3 kg de charge utile. Grâce à sa matière textile, les opérations s’effectuent sans risque pour les utilisateurs et les équipements objets de l’intervention », a-t-elle encore fait valoir.

La second projet innovant mis en avant vise à utiliser de la fibre de lin à la place des fibres carbone ou en verre pour fabriquer des pièces composites destinées à l’aéronautique et au secteur automobile, ce qui permettait un gain de masse significatif, entre 20 et 43%.

Cette innovation, appelée SIMBAA (Sandwich innovant en matériaux biosourcés pour l’aéronautique et l’automobile) est développée par LSM et LINEO, deux PME normandes spécialistes de la transformation du lin.

« À propriétés mécaniques équivalentes, SIMBAA se distingue également par sa capacité à absorber les vibrations. Et comme la fibre de lin est un matériau naturel, SIMBAA est parfaitement adapté au renforcement des règlementations environnementales, tout au long de son cycle de vie », explique la DGA.

Sur son site Internet,  LSM précise  que ces « panneaux sandwich biosourcés » PSB) pourront « servir dans les structures intérieures d’aéronefs et aussi dans d’autres véhicules de transport militaire » ou encore dans la « fabrication de radômes et dans la réalisation de systèmes furtifs.

Enfin, la dernier projet est un système de « command and control » (C2) se présentant sous la forme d’une table tactile interactive, ce qui permet, selon la DGA, « à plusieurs utilisateurs de bâtir ensemble une solution tactique, chacun visualisant en même temps un niveau d’informations adapté à sa fonction ».

Ce système de travail collaboratif, appelé 3DC2, est le fruit d’une collaboration entre les PME Eyse3Shut et Immersion, en association avec l’école d’ingénieurs TELECOM Bretagne et l’entreprise Deev-Interaction. Son intérêt est de faciliter la prise de décision d’utilisateurs devant traiter simultanément une grande quantité d’informations dans un environnement complexe. Il fait appel à des technologie de visualisation stéréoscopique 3D et 2D ainsi qu’à des « lunettes actives » qui permettent d’afficher sur un même écran des vues différentes selon les opérateurs (dispositif Dual-View).

« Les applications militaires pour 3DC2 concernent la préparation, le suivi et le commandement de mission coordonnées entres divers type de vecteurs (drones, avions de combat, hélicoptères, moyens au sol…), l’entraînement et la formation à ce type de missions et l’expérimentation de nouveaux concepts de C2, d’automatisation et d’autonomie décisionnelle pour de futurs systèmes de défense », assure la DGA, qui évoque d’autres applications dans le domaine de la sécurité civile ou bien encore de la chirurgie.

Depuis la mise en place du dispositif RAPID, en 2009, la DGA a investi 205 millions d’euros pour soutenur plus de 300 projets innovants. Son budget a été porté à 50 millions d’euros par an, dans le cadre du Pacte Défense PME.

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