Le chef d’état-major de l’aviation indienne ne veut pas d’avions SU-30 supplémentaires en cas d’échec sur le contrat Rafale

Pour le chef d’état-major de l’Indian Air Force (IAF), le général Arup Raha, les choses sont claires : l’acquisition d’avions de combat Sukhoï SU-30 MKI supplémentaires ne peut pas être une altertative au contrat M-MRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) si ce dernier venait à échouer. Or, cette hypothèse avait été avancée au début de cette année par Manohar Parrikar, le ministre indien de la Défense.

« Il y a le M-MRCA et il y a le Sukhoï SU-30. Les exigences sont légèrement différentes : ils ont leurs propres capacités, il se complètent mutuellement mais les uns ne peuvent pas remplacer les autres », a en effet affirmé le général Raha, à l’occasion du salon AeroIndia.

Aussi, a ajouté le chef d’état-major de l’IAF, il n’y a pas d’autres options. Interrogé à ce sujet, il a répondu : « Non, nous n’avons actuellement pas de plan B. Nous ne travaillons que sur le plan A ».

Sans doute afin de ne pas (trop) interférer dans les négociations en cours, le général Raha ne parle pas explicitement du Rafale. Ce qui lui importe, c’est de disposer au plus tôt du M-MRCA afin de remplacer les MiG-21 et les MiG-27 actuellement en service au sein de l’IAF, laquelle ne parvient pas à maintenir le nombre d’escadrons requis.

Or, le Rafale a remporté l’appel d’offres M-MRCA en janvier 2012, aux dépens de l’Eurofighter Typhoon, arrivé en finale. Depuis trois, donc, un contrat est en cours de négociations afin de préciser les transferts de technologie et le montage industriel pour les 108 appareils (sur 126) qui seront assemblés en Inde. Dans ces conditions, et eu égard à l’urgence de la situation pour l’IAF, il est difficilement concevable que les autorités indiennes fassent le choix de tout annuler pour repartir de zéro. Difficilement concevable mais pas totalement impossible non plus, cela dit.

Même si le dernier mot reviendra aux responsables politiques, la mise au point du général Raha est importante. Certains responsables de la défense indienne, ainsi que quelques éditorialistes, estiment que le M-MRCA va immobiliser des budgets qui auraient été plus utiles pour développer l’avion dit de 5e génération T-50/PAK-FA en collaboration avec la Russie.

Justement, les relations avec Moscou ne sont pas toujours simples. La preuve avec l’enquête sur les causes de l’accident d’un Su-30 MKI en octobre dernier. L’équipage de l’appareil a été éjecté alors qu’il était en phase d’atterrissage. Pour l’industriel russe, il s’agit d’une erreur humaine et non d’un dysfonctionnement du siège éjectable Zvezda K-36DM. Ce que conteste l’IAF, qui n’a relevé aucune faute de ses aviateurs. Et cela d’autant plus qu’une pareille mésaventure est arrivée au moins à deux reprises depuis 2008.

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