Inde/Rafale : La victoire du parti nationaliste hindou aux législatives rassure Dassault Aviation

Le Parti nationaliste hindou (BJP), emmené par Narendra Modi, a nettement remporté les élections législatives indiennes aux dépens du parti du Congrès, qui était alors au pouvoir. Cela pourrait-il être de nature à remettre en cause le contrat MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft), dans le cadre duquel Dassault Aviation est entré en négociations, depuis plus de ans, pour vendre 126 exemplaires du Rafale?

Dans un entretien avant le scrutin au journal Times of India, le chef de file du BJP avait donné quelques pistes au sujet de la politique qu’il entendait mener en matière de défense.

« Les 10 dernières années ont vu un affaiblissement de nos capacités militaires en raison de procédures d’approvisionnement freinées par d’importants retards qui ont conduit à un manque d’armes et d’équipement », avait-il commencé par déplorer. « La situation idéale est un système d’achat efficace permettant un approvisionnement en équipement de défense dans les délais, à un coût juste et de façon transparente », avait-il ajouté.

« Nous avons le savoir-faire technique et scientifique mais le lobby des armes a empêché l’équipement national en matériel militaire. Cela doit changer et rendre la défense indienne plus autosuffisante, ce qui permettra en outre d’économiser des devises », avait-il encore estimé.

Aussi, au vu de ces éléments, la victoire du BJP a « rassuré » Dassault Aviation. Et son Pdg, Eric Trappier, s’en est expliqué, ce 19 mai. « Pour nous, c’est rassurant car je pense que cela va encore accélérer le processus », a-t-il affirmé, en marge du salon de l’aviation d’affaires Ebace, à Genève.

En outre, le fait que Narendra Modi souhaite développer l’industrie indienne de l’armement ne peut que conforter le constructeur français, dans la mesure où le contrat Rafale prévoit de nombreux de transferts de technologies, que 108 appareils seront assemblés en Inde et qu’il a noué, à ce titre, des partenariats industriels avec l’avionneur local Hindustan Aeronautics Ltd (HAL), et le groupe privé Reliance.

Par ailleurs, Eric Trappier a eu quelques mots sur le rejet, par les électeurs suisses, de l’acquisition de 22 exemplaires du Gripen, avion sélectionné en novembre 2011 aux dépens du Rafale et de l’Eurofighter.

« Ce dossier Gripen devait présenter quelques risques. C’était le seul candidat à présenter un développement très complet », a-t-il commenté. « Notre offre n’est plus valable en l’état mais elle peut le redevenir si on nous le demandait », a-t-il encore ajouté, en indiquant toutefois « pas savoir si le gouvernement suisse relancerait le processus ». Mais a priori, du moins pour le moment, il y a très peu de chances pour qu’il le fasse.

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