L’otage français Philippe Verdon a bel et bien été assassiné par AQMI

En mars dernier, un membre d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait annoncé à l’agence de presse mauritanienne ANI « l’exécution » de Philippe Verdon, alors retenu en otage par son organisation avec 5 autres ressortissants français, en représailles de l’intervention lancée par Paris au Nord-Mali.

Accusé par le groupe jihadiste d’être un « espion », ce que la DGSE a toujours démenti, cet entrepreneur de 53 ans, originaire de Bordeaux et au parcours tumultueux, avait été enlevé le 24 novembre 2011, en compagnie de son associé, Serge Lazarevic, à Hombori, dans le nord du Mali.

Les affirmations du représentant d’AQMI au sujet de Philippe Verdon laissait craindre une quelconque manipulation, dans la mesure où l’otage français avait une santé fragile. Aussi, l’hypothèse d’un décès causé par de dures conditions de détention avait été privilégiée à l’époque.

Mais l’on ne pouvait pas avoir de certitudes tant que le corps de Philippe Verdon n’avait pas été retrouvé. Ce qui a été fait le 7 juillet, dans la région de Tessalit, non loin de la frontière algérienne et de l’Adrar des Ifoghas, où l’un des principaux chefs d’AQMI, Abou Zeid, avait été tué lors de violents combats contre les forces françaises.

Des tests génétiques pratiqués par la suite ont ainsi permis de confirmer qu’il s’agissait bien de Philippe Verdon. Restait donc à en déterminer la cause. A noter que si ce dernier a perdu la vie le 10 mars, comme l’a affirmé le représentant d’AQMI, alors il est fort probable que la force Serval a manqué de peu de libérer les autres otages français retenus par le groupe jihadiste.

« Après rapatriement de la dépouille en France, l’autopsie pratiquée hier (mercredi) -17 juillet 2013- a été complétée aujourd’hui (jeudi) par un examen anthropologique toujours en cours qui permet dès à présent d’établir que Philippe Verdon est mort assassiné d’une balle dans la tête », a ainsi indiqué le parquet de Paris.

Aussi, a-t-il ajouté, « ‘enquête préliminaire a en conséquence été élargie aux chefs d’enlèvement et séquestration suivie de mort, en bande organisée, en lien avec une entreprise terroriste, et assassinat en lien avec une entreprise terroriste. »

Commentant la découverte du corps de Philippe Verdon, le président Hollande avait dit partager « l’indignation des Français » et rappelé que « les responsables de la mort de notre compatriote devront être identifiés et traduits devant la justice. »

Outre Serge Lazarevic, quatre autres ressortissants français, enlevés le 16 septembre 2010 au Niger, sont encore détenus par AQMI : Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret. Et deux autres sont otages dans la région : Gilberto Rodriguez Leal, enlevé le 20 novembre 2012 par le Mujao et Francis Collomp, kidnappé au Nigeria le 19 décembre 2012.

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