Le général Lecointre plaide en faveur d’une prolongation de l’EUTM Mali

Il y a des évidences qu’il faut parfois rappeler. Et c’est ce qu’a fait le général François Lecointre, actuellement à la tête de la mission européenne visant à former l’armée malienne (EUTM Mali), lors d’une conférence de presse donnée le 17 juillet à Bruxelles, à l’issue d’une rencontre avec des responsables de l’UE.

Normalement, la mission des instructeurs militaires européens devrait durer jusqu’en mars prochain, avec un budget de 12,3 millions d’euros. De quoi donner le temps de former 4 bataillons de 700 hommes chacun de l’armée malienne. Le premier, appelé Waraba, vient quitter le camp de Koulikoro, où se déroule l’entraînement. Le second, baptisé Helou (éléphant en tamachek, la langue des Touareg) vient d’y lui succéder.

Seulement, pour le général Lecointre, qui quittera le commandement d’EUTM Mali le 1er août prochain pour rejoindre l’état-major de l’armée de Terre, ce n’est pas suffisant. « Je pense qu’il est clair que nous ne devrions pas nous limiter à entraîner la moitié de l’armée malienne. Il faut aussi former l’autre moitié – pas quatre bataillons, qui représentent aujourd’hui la moitié de l’armée malienne, mais plus », a-t-il affirmé.

« La formation de quatre bataillons supplémentaires signifiera que la mission européenne devra être prolongée d’au moins une année », a encore ajouté l’officier, en soulignant qu’il s’agissait là de ses opinions personnelles. « Nous ne pouvons prétendre aider une nation à reconstruire durablement son armée en une seule année », a-t-il insisté.

Le problème est que les effectifs des forces armées maliennes (FAMA) paraissent déjà légers (7.500 soldats, auxquels il faut ajouter des paramilitaires, soit 12.150 hommes au total) pour tenir un territoire aussi vaste comme peut l’être de Mali. Et cela d’autant plus qu’elles manquent de capacités les plus élémentaires, notamment en moyens aériens.

Cependant, le quotidien Le Monde a récemment indiqué que l’armée malienne avait recruté 4.000 nouveaux volontaires depuis janvier dernier. Et de souligner que ces derniers sont motivés par la solde. « Les 80 000 francs CFA (122 euros) de solde ne sont pas rien dans ce pays où le salaire moyen tourne autour de 30 000 FCFA », a écrit le quotidien.

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